Les droits antidumping sur les importations marocaines du polychlorure de vinyle (PVC), en provenance de l’Union européenne, du Royaume-Uni et du Mexique devraient être reconduits. C’est ce que recommande le ministère de l’Industrie et du commerce, dans un avis daté du 5 juillet 2023.
Cette mesure, qui était appliquée depuis juillet 2017 et pour une durée de cinq ans, prévoyait des droits supplémentaires oscillant entre 17,12 et 48,20% sur les quantités de PVC originaires de ces trois zones, et qui rentrent dans la fabrication d’articles de plastique.
Le département du ministre Ryad Mezzour a pris cette décision à l’issue d’une enquête de douze mois qu’il avait entamé le 13 juillet 2022, suite à des requêtes de la Société nationale d’électrolyse et de pétrochimie (SNEP) et de l’importateur Plastima, après l’arrivée de cette échéance. Si la première souhaitait une reconduction de la mesure, la seconde plaidait plutôt pour son abrogation.
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D’après le ministère, l’enquête a révélé que la marge de dumping des PVC originaires de l’UE est de 8,17%, 43,15% pour le Royaume-Uni, et 17,5% pour ceux du Mexique.
Protéger l’industrie locale
Les résultats démontrent aussi l’existence d’une surcapacité chez les producteurs de l’UE et du Mexique et la présence des grands producteurs-exportateurs du PVC dans les trois régions fournisseuses, mais aussi l’attractivité du marché marocain pour ces producteurs-exportateurs, particulièrement ceux du Mexique.
Le ministère recommande ainsi la prorogation des droits antidumping avec révision de leurs niveaux, en tenant compte de ces marges de dumping.
Selon l’institution, la suppression de la mesure antidumping risque d’entrainer une augmentation des flux des importations en dumping à partir de l’UE et du Royaume-Uni, l’existence d’une probabilité de réapparition des flux des importations en dumping à partir du Mexique. «Ceci provoquera des effets néfastes sur les indicateurs de la branche de production nationale (BPN) et ce, compte tenu de la situation critique dans laquelle elle se trouve actuellement», indique le document.