Production en hausse, importations records: le Maroc, un marché stratégique pour les dattes

Deuxième importateur mondial de dattes après l’Inde, le Royaume se distingue par la régularité de sa demande tout au long de l’année, . DR

Revue de presseEntre production locale en hausse et importations record, le Royaume attire exportateurs et négociants, consolidant sa position de deuxième importateur mondial derrière l’Inde. Cette dynamique reflète à la fois le goût des consommateurs marocains pour les dattes de qualité et un marché en pleine expansion, où le prix reste un facteur déterminant. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 23/09/2025 à 19h54

Le marché des dattes en Afrique du Nord s’avère plus concurrentiel que jamais, avec des récoltes qui s’étendent de septembre à avril. Dans cette région, c’est le Maroc qui attire particulièrement l’attention des exportateurs. «Deuxième importateur mondial de dattes après l’Inde, le Royaume se distingue par la régularité de sa demande tout au long de l’année, une caractéristique rare dans un marché souvent marqué par des pics saisonniers», relève le quotidien Les Inspirations Eco.

«Le marché marocain est sans conteste le plus attractif en termes de volumes de ventes. Nos exportations ne dépendent pas uniquement du Ramadan, contrairement à d’autres pays où la consommation de dattes reste marginale», explique Mohammed Shalash, exportateur égyptien, cité par la plateforme spécialisée FreshPlaza. Selon lui, «le critère du prix demeure déterminant. «La demande est très sensible aux tarifs. Avec des prix près de 50% inférieurs à ceux de certains concurrents comme la Tunisie, l’Égypte a su conquérir une part de marché croissante, surtout dans un contexte où le coût des denrées alimentaires ne cesse d’augmenter».

Outre le prix, les consommateurs marocains manifestent un intérêt croissant pour les dattes haut de gamme. Les variétés égyptiennes Dakhla et Wadi sont particulièrement prisées, tandis que la Mejhoul gagne du terrain. «Nous avons constaté une véritable tendance vers les dattes premium», ajoute Shalash.

«Face à cette demande soutenue, El Rawda El Sharifa s’est implantée au Maroc dès 2015, avec une équipe locale en contact permanent avec les négociants de Derb Milan à Casablanca, le principal marché de dattes du pays», écrit Les Inspirations Eco. «Nous continuerons à approvisionner ce marché avec des volumes stables, sans augmentation de prix cette saison», assure l’exportateur.

La saison 2023-2024 illustre parfaitement cette dynamique. Entre octobre 2023 et mars 2024, le Maroc a importé 103.000 tonnes de dattes, un volume quasiment équivalent à celui de l’année précédente et supérieur à la moyenne des trois saisons précédentes, selon EastFruit. Parallèlement, la production locale a augmenté de 7% en 2023, pour atteindre 115.000 tonnes, selon le ministère de l’Agriculture.

Le pic des importations coïncide traditionnellement avec le Ramadan, période pendant laquelle la consommation de dattes explose. En 2023-2024, ce pic a été atteint en février, conformément au calendrier religieux qui varie chaque année.

Environ 90% des dattes importées proviennent de quatre pays: les Émirats arabes unis, l’Égypte, la Tunisie et l’Algérie. Les Émirats dominent actuellement l’offre, mais l’Égypte pourrait bientôt les devancer grâce à la croissance rapide de ses exportations vers le Maroc. La saison 2023-2024 a notamment vu l’Égypte fournir 33.000 tonnes de dattes au Royaume, établissant un nouveau record.

Selon les données de la FAO, les pays africains, dont le Maroc, représentaient environ 40% de la production mondiale de dattes en 2021. Toutefois, le Royaume reste un importateur net et n’a jamais figuré parmi les principaux exportateurs mondiaux. En 2022, les dattes représentaient même la première catégorie de fruits et légumes importés.

Cette dynamique reflète une demande intérieure soutenue: la consommation moyenne par habitant atteignait environ 7 kg en 2021, bien au-dessus de la moyenne mondiale d’un kilo. Pour y répondre, la production nationale a été renforcée, enregistrant une hausse de près de 50% entre 2010 et 2021, ce qui positionne aujourd’hui le Maroc comme le 14e producteur mondial. «Néanmoins, la production locale reste insuffisante, obligeant le pays à continuer d’augmenter ses importations pour satisfaire le marché», conclut Les Inspirations Eco.

Par La Rédaction
Le 23/09/2025 à 19h54