Qu’en est-il, au Maroc, du prix du carburant? Dans son édition du jour, L’Economiste, qui se penche sur cette question, rapporte que les prix à la pompe sont inférieurs à ceux de nombreux pays du pourtour méditerranéen et ce même si, aux yeux des pétroliers, «le pays n'a pas à se comparer avec les pays producteurs qui pratiquent des prix préférentiels, puisqu'il importe la totalité de ses besoins». Ainsi, le prix du diesel, qui est le carburant le plus consommé au Maroc (quelque 5 millions de tonnes contre à peine 600.000 tonnes pour l'essence), se situe autour de 8,70 DH/litre, alors qu’il culmine à 12,76 DH en France, 11,22 en Espagne et 13,09 au Portugal.
Toujours est-il que le prix est, depuis la libéralisation, complètement indexé au cours du baril à l'international. C’est d’ailleurs ce que soutiennent les professionnels qui assurent que «les hausses comme les baisses sont répercutées sur ce marché». Sauf que l’impact de ces fluctuations, en particulier celui de la baisse du cours à l'international, est minimisé voire annulé par la hausse du dollar et l’imposante taxation (TIC et TVA en particulier) qui touche les produits pétroliers. «A elles seules, les recettes de la TIC ont atteint 15,3 milliards de dirhams en 2015 contre 13,92 milliards une année auparavant. La TIC sur le gasoil est à 2,4 dirhams le litre de gasoil alors que la TVA est à 10%».
Avec la libéralisation du carburant, constate le journal, les sociétés pétrolières ont établi leurs tarifs en fonction de leurs coûts et des frais engagés, faisant ainsi jouer la concurrence. Cela induira une augmentation des capacités de stockage. «Près de 600.000 tonnes pourraient être réceptionnées au cours des 24 à 36 mois». Le but est d’atteindre 1,6 million de tonnes de capacité de stockage, tous produits confondus, afin de s'aligner sur la norme de 45 jours de stockage.
Le secteur devrait, par ailleurs connaître de nombreux bouleversements. L’Economiste s’attend notamment à la disparition des stations-service, qui ne font pas beaucoup de volume.