La sardine marocaine connaît une période des plus critiques avec une pénurie qui continue de sévir depuis des mois. Résultat, alerte le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 2 septembre, une flambée des prix, exacerbée par la demande accrue lors de la période estivale. Dans certaines régions, il faut compter 35 dirhams le kilo.
«Certes, plusieurs facteurs contribuent à cette cherté, mais les professionnels s’accordent à dire que si une hausse des prix est logique, elle ne devrait nullement atteindre ces niveaux», lit-on. Outre le phénomène du changement climatique ayant entraîné des courants qui ont fait s’éloigner les bancs de sardines, les spécialistes évoquent la loi de l’offre et de la demande, dans les zones côtières. S’y ajoute une demande accrue, plusieurs usines envisageant d’augmenter leurs capacités de production.
«Ces industriels de la transformation des produits de la pêche achètent le kilo de sardine à 9 dirhams au lieu de 4 dirhams. Les exportateurs, de leur côté, auraient aussi tendance à renchérir les prix sur le marché pour revendre à prix abordable sur le marché européen, dans les 5 euros le kilo», explique Les Inspirations Eco.
Certains opérateurs sondés pointent du doigt un lobbying exercé au niveau des ports. Le prix flambe déjà avant d’arriver à la halle aux poissons. «Nous sommes incapables de déterminer l’intermédiaire responsable de ce dysfonctionnement», déplore un opérateur cité par le quotidien.
Les professionnels espèrent une intervention du ministère de tutelle via des missions de contrôle par la commission compétente. D’autres voudraient voir le Conseil de la concurrence entrer en ligne dans ce dossier.
Ces perturbations n’impactent pas uniquement la grande consommation. La pénurie persistante se répercute également sur la chaîne de valeur, de par le déséquilibre causé au niveau des zones de pêche, comme le souligne la Fédération des pêches maritimes (FPM). Le fait est que la configuration de la sardine est aussi importante pour la pêche côtière que pour les navires RSW (réfrigérés). Toute incidence sur la disponibilité pose problème au niveau de l’ensemble de la chaîne de valeur, dont les usines de transformation, ce qui est le cas actuellement.
Pour désamorcer la situation, la FMP a proposé de procéder à un zoning qui devrait être déterminé par les autorités concernées. Des recommandations qui ont été d’ores et déjà adressées aux pouvoirs publics.