Dans son ambition d’attirer 17,5 millions de touristes, d’atteindre 120 milliards de recettes en devises, de créer 80.000 emplois directs et 120.000 indirects, en plus de repositionner le tourisme comme secteur clé dans l’économie nationale, le Maroc peut-il se passer de la véritable manne que représentent les touristes chinois. C’est la question à laquelle le magazine Challenge tente de répondre.
Si, en 2018, le Maroc a accueilli 132.000 touristes chinois selon l’ONMT, ils n’étaient que 10.000 trois ans plus tôt. Les touristes chinois représentent désormais 1/5e des dépenses touristiques dans le monde, tant par leurs effectifs que par leur profil volontiers dépensier. Nombreux sont d’ailleurs les visiteurs chinois à opter pour des établissements 4 et 5 étoiles, montrant ainsi leur préférence pour des prestations et des expériences de qualité.
«Le constat, au demeurant amer, est qu’à ce jour le marché chinois, qui reste l’un des plus importants aux yeux du Maroc, n’a toujours pas retrouvé son rythme post-Covid», lit-on. Et pour cause, depuis le Covid, les voyageurs chinois ont été soumis à des règles très strictes de voyages, ce qui, bien entendu, a freiné les élans de ce marché.
La destination culturelle de prédilection du marché chinois qu’est la France a connu un taux d’à peine 40 %, soit la moitié des arrivées chinoises réalisées en 2019. Selon une étude réalisée par les autorités françaises du secteur, 60% des voyageurs chinois qui avaient l’habitude de voyager à l’international, et plus particulièrement en France, avaient l’intention de reprogrammer leur voyage pour 2025.
Au Maroc, ce qu’il faut, c’est penser une véritable offre touristique. «À la lumière des ambitions du Maroc dans ce secteur, il y a une urgente nécessité à revoir l’offre touristique. De plus, il y a également un enjeu de penser le tourisme en dehors de l’hôtellerie», préconise l’économiste Mehdi Fakkir, cité par Challenge.
Il y a lieu de mettre sur pied un véritable plan de connectivité. «Pour se positionner davantage avec notre offre sur ce marché, il y a lieu de maximiser les lignes directes», lit-on encore. Dans son plan d’acquisition de 150 avions d’ici 2027, RAM doit prendre en compte ce marché en mettant à disposition deux gros avions pour desservir Pékin à partir de Casablanca. «Ce marché présente de véritables gains pour l’économie marocaine. Il connaît de plus en plus de milliardaires, sans oublier une véritable classe moyenne très dépensière. Il ouvre des perspectives de développement hors du commun. L’antenne de l’ONMT à Pékin depuis 2016 en témoigne», précise le magazine.