Pourquoi 320 milliards de dirhams de cash sont en circulation

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Revue de presseKiosque360. La circulation fiduciaire a atteint 320 milliards de dirhams, en croissance de près de 20%, soit le rythme le plus élevé sur les trente dernières années.

Le 10/10/2021 à 21h06

Jamais le Maroc n’a atteint ce niveau depuis plus de trente ans. Après avoir été inscrites dans une tendance normale sur les deux premiers mois de 2020, les sorties nettes de billets de banque (BBM) ont fortement augmenté entre les mois de mars et mai, covid-19 oblige. Ainsi, leur cumul sur cette période a totalisé pas moins de… 38 milliards de dirhams. Un chiffre conséquent, d’autant plus qu’il était limité, sur la même période durant les trois dernières années, à 6,6 milliards de dirhams en moyenne. En somme, la circulation fiduciaire a atteint 319 milliards de dirhams, en croissance de près de 20%, soit le rythme le plus élevé sur les trente dernières années.

Dans sa livraison hebdomadaire, La Vie Éco analyse les dernières statistiques de Bank Al Maghrib. D’après le journal économique, cette hausse, observée par ailleurs au niveau de plusieurs pays, s’explique par le recours massif des ménages au cash pour régler les achats de produits de base ayant connu une forte demande au début de la crise sanitaire liée au Covid-19. Cette hausse s’explique aussi, selon l’hebdomadaire, par la volonté des ménages de constituer des réserves en cash “au regard des incertitudes qui ont plané sur l’étendue et la durée de la pandémie”.

Toujours selon La Vie Éco, les flux aux guichets de Bank Al-Maghrib ont porté sur un volume de sorties d’environ 1,271 milliard de billets, soit une augmentation de 7% par rapport à 2019. Tout le contraire du volume de versements qui, atteignant 955 millions de billets, s’inscrit dans une baisse de 11%. L’hebdomadaire rappelle dans ce sens que le développement du rôle des CPT dans la filière fiduciaire a contribué à la stabilisation des mouvements de billets de banque aux guichets de Bank-Al Maghrib, à hauteur de 1 milliard aussi bien pour les flux de sortie que ceux des entrées de billets.

Alors que la distribution des aides du gouvernement s’est faite en cash, le recul de l’activité économique sous les effets de la pandémie s’est fait ressentir sur la circulation fiduciaire sur le reste de l’année. Elle a évolué, selon La Vie Éco, à un rythme inférieur à sa cadence normale, mais sans pour autant compenser les sorties massives observées auparavant. Les chiffres en témoignent: les flux nets se sont ainsi limités à un peu plus de 10 milliards, tandis qu’ils avaient évolué entre 2017 et 2019 aux voisinages de 14 milliards.

Par Khalil Rachdi
Le 10/10/2021 à 21h06