Même après le maigre butin arraché au forceps le week-end du Nouvel An, à Marrakech, les propriétaires des cafés, restaurants, hôtels et agences de voyages n’ont pas fini d’encaisser les soubresauts économiques d’une crise pandémique qui n’a que trop durer.
Au bout du rouleau, les acteurs espèrent une issue rapide à la crise. «Nous avons fait preuve de résilience, mais il est temps de mettre fin à cette situation», tonne Fouzi Zemrani, opérateur touristique. Avant de poursuivre, «l’Etat a réussi à gérer la crise sanitaire avec brio, mais il doit aussi apprendre à gérer la crise socio-économique qui découle de la gestion de la pandémie si rien n’est fait».
C’est toute une industrie qui est désormais à l’arrêt. Les hôtels viennent de voir partir leurs derniers rares clients, les restaurants tournent au strict minimum, des agences de voyage mettent la clé sous la porte tandis que d’autres tentent de nouvelles approches pour résister un temps soit peu à la violence du choc. Les petites mains, elles, ont déjà tourné la page. Un dinandier reconvertit en ouvrier de chantier, un tanneur en agent de sécurité, un artiste de Jamaâ El Fna qui s’improvise gardien de voiture… Voici la situation, à l’heure actuelle, des acteurs du tourisme en ce début d’année 2022.
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«Le tourisme sera le dernier à s’en sortir», s’inquiète Fouzi Zemrani. D’où l’intérêt de réfléchir au plus vite à la relance. Se pose dès lors la question de la dépendance accrue à un secteur qui fait la pluie et le beau temps dans la cité Ocre. C’est, en effet, grâce au tourisme que des pans entiers de l’économie locale prospèrent depuis des décennies. Ces lignes de métiers font aujourd'hui face à un impératif de survie qui incite davantage les acteurs à adopter une nouvelle approche pour doper le potentiel économique de la destination.
«Marrakech est une ville sécurisée qui se prête à la connaissance. Pourquoi ne pas remettre à l’ordre du jour cet attrait et faire de la cité Ocre un véritable pôle universitaire… en exploitant les hôtels fermés du quartier Semlalia», s’interroge l’ancien vice-président de la CNT.
Autres pistes plausibles: mettre en valeur le potentiel cinématographique de la destination, ou encore capitaliser davantage sur l’un des atouts phares de la ville, à savoir, le tourisme médical en transformant Marrakech en un véritable hub national et régional, qui prodiguerait des soins de qualité.
Ce sont là quelques pistes de réflexions proposées par Fouzi Zemrani, un vétéran de l’industrie du tourisme de la ville Ocre et blogueur passionné.