Patates douces: les exportations marocaines s’envolent

Des patates douces.

En 2022, le Maroc a doublé ses exportations de patate douces pour atteindre un record de 1.200 tonnes. Cette tendance devrait se poursuivre cette année, dans un marché mondial en forte croissance.

Le 01/04/2023 à 20h08

Les exportations de patates douces marocaines s’envolent sur le marché international. En 2022, le Royaume a doublé ses volumes par rapport à 2021 pour atteindre un record de 1.200 tonnes, contre 90 tonnes en 2017, d’après le portail spécialisé East Fruit. Un trend haussier qui ne fait que confirmer une forte progression de ces quantités qui ont augmenté de 67% en moyenne par an au cours des six dernières années. «2022 est devenue la première année de l’histoire du Maroc durant laquelle les patates douces ont été exportées mensuellement sans interruption. De plus, le pays a réussi à prolonger le pic de ses approvisionnements, alors qu’il se situait principalement en juin-juillet», précise le média.

Les Pays-Bas, le Portugal et désormais le Royaume-Uni étaient les trois plus gros clients du Maroc en 2022. Le premier pays a d’ailleurs multiplié presque par 9 ses importations de patates douces marocaines depuis 2021. Une hausse considérable qui s’explique par le lancement de projets sur la production de ces légumes dans le pays avec le soutien de spécialistes et d’investisseurs néerlandais.

Les pays du Moyen-Orient figurent aussi dans le lot des consommateurs, même si les quantités exportées restent relativement faibles. Environ 9 tonnes y ont été acheminées l’année dernière, principalement en direction du Qatar et de Bahreïn.

Hausse de la consommation

Selon East Fruit, deux facteurs clés permettent de comprendre la croissance de la consommation de patates douces et d’autres tubercules et racines similaires: «La majeure partie des importations dans ces catégories concerne des pays où les consommateurs sont soucieux de leur santé, ouverts à de nouveaux goûts et expériences, et prêts à payer le prix fort pour les acheter.» Effectivement, ce légume-tubercule, souvent considéré comme un «superaliment», est riche en saccharose, protéines, carotènes, vitamine C, fer et autres sels minéraux

L’autre raison, c’est le fait que «l’importation de ces produits augmente dans les pays à forte proportion de minorités ethniques, pour lesquels les patates douces, le taro, l’igname ou encore le chufa font partie de la cuisine nationale au même titre que les pommes de terre pour les Européens».

Source: East Fruit.

Au Maroc, la patate douce est principalement cultivée à Larache, dans la région de Fès-Meknès, à Salé et à Casablanca durant la saison estivale. Des zones où les producteurs devraient se réjouir de cette embellie qui, visiblement, n’est pas encore finie. En atteste l’augmentation des exportations, qui ont presque quadruplé pour atteindre un nouveau record de 130 tonnes en janvier 2023, selon le portail spécialisé.

Et les perspectives sont prometteuses, puisque le commerce mondial des patates douces et des produits similaires a augmenté de 8% par an depuis 2013, au moment où les importations mondiales de pommes de terre conventionnelles ont diminué de 1% par an depuis cette date. «L’UE, le Moyen-Orient et les pays d’Asie du Sud-Est sont les trois principales régions du monde où la demande de patates douces de qualité supérieure augmentera à un rythme rapide», prédit East Fruit. Autant dire que l’avenir est tout rose pour les exportateurs marocains de ce légume rouge.

Par Elimane Sembène
Le 01/04/2023 à 20h08