Même si elles sont fortement attendues et largement scrutées, les levées de fonds du Trésor à l’international ne représentent pas le plus gros de l’endettement du pays. Dans son édition du jour, L’Economiste rapporte que la dette aux mains des investisseurs étrangers (tous confondus) est à 148 milliards de dirhams, soit 20% du stock à fin 2018. Le journal assure que «l'essentiel des besoins du Trésor est donc assuré par les investisseurs locaux qui détiennent 546 milliards de dirhams de Bons du Trésor». Cela a au moins l’avantage d’être majoritairement libellé en dirhams. De quoi constituer un bouclier contre les risques de taux d'intérêt et de change.
Comme le précise le quotidien, l’Etat se finance principalement auprès des OPCVM, avec 202 milliards de dirhams d'obligations souveraines en portefeuille. Elles sont suivies par les compagnies d'assurances et organismes de prévoyance sociale, avec 131 milliards de dirhams de bons du Trésor, puis par les banques (126 milliards de dirhams). L’Economiste, qui qualifie les OPCVM de «première banque de l’Etat», précise que les assureurs et les caisses de retraite et de sécurité sociale sont véritablement les premiers bailleurs du Trésor, en tant que principaux investisseurs dans les OPCVM. C'est également le cas des banques, qui détiennent un encours conséquent d’OPCVM.
Le journal cite, parmi les autres créanciers, la Caisse de Dépôt et de Gestion, avec une part de 6% de la dette, et d'autres investisseurs (9%). «Globalement, le stock de la dette intérieure a atteint 575 milliards de dirhams à fin 2018, dont 28 milliards hors Bons du Trésor», écrit le quotidien.
Seul bémol, une baisse importante du rendement des obligations d'Etat. «Le taux moyen des titres de maturité longue a chuté de 2,03 points en quatre ans, alors que celui des obligations moyen terme a baissé de 1,2 point».