«Le Maroc est l’un des rares pays ayant enregistré une hausse assez significative des transferts», a déclaré Anis Birou, le ministre en charge des Marocains à l’étranger, au club de L’Economiste qui publie ses propos dans son édition du 28 mai. Une déclaration qui n’a rien d’anodin dans un contexte où le débat autour des transferts des MRE refait surface. Entre une crise économique qui s’éternise et le changement de la composition des Marocains du monde, la pérennité de cette manne financière est essentielle à l’équilibre budgétaire de l’Etat.
Pour autant, le ministre dit vrai. A fin avril dernier, les transferts de MRE ont augmenté de 7,3% pour atteindre 19,4 milliards de DH contre 18,1 milliards de DH en 2014. Cela laisse donc présager d’une hausse continue qui pourrait bien dépasser les 59 milliards réalisés en 2014.
Un autre point fondamental : ce ne sont plus seulement les immigrés de première génération qui investissent dans le royaume, mais également ceux des 2ème et 3ème générations. Des investissements qui diffèrent de ceux de leurs aînés.Alors que l’immobilier était leur secteur de prédilection, les MRE l’ont en effet peu à peu délaissé au profit des énergies renouvelables, de l’agriculture ou des nouvelles technologies. Une tendance en adéquation avec les nouveaux plans sectoriels lancés par le pays.
Afin d’accompagner les MRE dans la réalisation de leurs investissements, le gouvernement a mis en place un dispositif de soutien. Il existe désormais une cellule dédiée au niveau du département des MRE, chargée de l’orientation et de la sensibilisation de cette catégorie, notamment en termes de présentation des opportunités qu’offre la dynamique actuelle du pays. En parallèle, le fonds MDM Invest permet d’octroyer une aide directe aux porteurs de projets, avec une participation de l’Etat à hauteur de 10% du coût d’un investissement pouvant aller jusqu’à 5 millions de DH.