«Une partie du Maroc était occupée par l’Espagne pendant plusieurs années. Le gouvernement espagnol avait créé une compagnie au Sahara baptisée Phosboucraa. Quand le Maroc a récupéré son territoire, OCP a pris 65% du capital de Phosboucraa avant de racheter, en 2002, les 35% restants», a rappelé Mostafa Terrab dans une interview accordée à Harvard Business School.
Le président du groupe OCP a saisi l’occasion de cet entretien pour démentir, chiffres à l’appui, les allégations selon lesquelles une bonne partie des réserves de phosphates marocains se situent dans le Sahara. «L’essentiel des réserves de phosphates se trouve dans le nord. Le gisement de Phosboucraa représente à peine 2% des réserves de phosphates au Maroc», a fait savoir Terrab, en se référant aux données confirmées par des publications scientifiques de renommée internationale (dont l’US Geological Survey), ainsi que par le Centre international de développement des engrais (IFDC).
Terrab a ensuite évoqué les standards régissant l’exploitation des ressources naturelles dans les territoires non autonomes. «Nous observons de très près ces standards. Si les revenus issus de ces ressources doivent bénéficier essentiellement aux populations locales, nous veillons à injecter et à réinvestir la totalité des bénéfices de Phosboucraa au profit des populations locales», a affirmé Mostafa Terrab.
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Pour rappel, Phosboucraâ est la filiale du Groupe OCP qui gère la mine de Boucraâ. Outre le traitement et la commercialisation de la roche phosphatée, cette entité produit également de l’acide phosphorique et des engrais phosphatés. D’une capacité minière de 2,6 millions de tonnes, Phosboucraa est le plus grand employeur de la région, avec un effectif dépassant 2.300 personnes.