En prévision de la Coupe du Monde 2030, les patronats des trois pays organisateurs, à savoir le Maroc, l’Espagne et le Portugal, ont décidé d’unir leurs forces pour anticiper et accompagner la préparation de cet événement planétaire. À cet effet, la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), la Confederación Española de Organizaciones Empresariales (CEOE–Espagne) et la Confédération des Entreprises du Portugal (CIP) ont convenu de créer un Comité conjoint, indique le magazine Challenge.
Sa mission est d’élaborer une feuille de route pour les acteurs du secteur privé dans les trois pays voisins, visant à partager l’expertise et à construire des partenariats en vue de maximiser et pérenniser l’impact économique et social du Mondial. Dans ce cadre, les trois organisations ont convenu de tenir, début 2026 à Rabat, un Forum entrepreneurial qui rassemblera les dirigeants d’entreprises des trois pays, indique la CGEM.
L’annonce intervient suite à la visite au Maroc d’Antonio Garamendi, président de la CEOE, accompagné de Iñigo Fernández de Mesa, vice-président, et de Mme Marta Blanco, présidente de la Commission des Relations Internationales. La délégation espagnole a rencontré, lundi 20 octobre, la partie marocaine en présence de Karim Zidane, ministre de l’Investissement, de la Convergence et de l’Évaluation des politiques publiques, de Chakib Alj, président de la CGEM, et de chefs d’entreprise.
Les échanges ont porté sur les opportunités d’investissement et de partenariat, et sur les moyens de renforcer davantage la coopération économique bilatérale, dans un contexte mondial en pleine mutation, précise Challenge. Les deux parties ont tenu, mardi au siège de la CGEM à Casablanca, une réunion de travail au cours de laquelle elles ont identifié les leviers à activer pour promouvoir davantage l’investissement des deux côtés, notamment auprès des TPME. Les secteurs ciblés sont à forte valeur ajoutée, tels que le tourisme, l’automobile, l’éducation, l’industrie pharmaceutique, la durabilité et les nouvelles technologies.
Les discussions ont également exploré les opportunités croisées permettant aux entreprises marocaines d’accéder aux marchés ibéro-américains via l’Espagne, et aux entreprises espagnoles de se déployer sur le marché africain via le Maroc, véritable porte d’entrée vers le continent.
Enfin, les échanges ont abordé les investissements et partenariats stratégiques dans la perspective de la compétition. À cet effet, les présidents de la CGEM et de la CEOE ont souligné le rôle majeur et la responsabilité du secteur privé pour faire de cet événement mondial un levier de développement économique.
L’impact économique pour le Maroc apparaît déjà substantiel. Plusieurs études indiquent que l’organisation conjointe de la Coupe du Monde 2030 pourrait générer pour le Royaume une injection de capitaux allant de 8 à 10 milliards de dollars entre retombées directes et indirectes. Certains rapports plus conservateurs estiment l’effet à près de 1,2 milliard de dollars pour le seul Maroc, remontant à l’annonce de l’événement. Une autre étude prévoit que la contribution marocaine pour l’organisation pourrait atteindre environ 5 à 6 milliards de dollars. Enfin, on anticipe une hausse du PIB national de 0,5 à 1% par an liée à l’événement.
En matière d’emploi et d’infrastructures, les effets sont également prometteurs. Le secteur du BTP est identifié comme l’un des bénéficiaires majeurs, en lien avec la construction et la rénovation des stades, des centres d’entraînement, des réseaux de transport et des installations urbaines.
Le tourisme, quant à lui, devrait enregistrer un bond significatif, grâce notamment à l’arrivée de nombreux visiteurs internationaux et à l’augmentation des capacités d’hébergement (plus de 100.000 lits supplémentaires envisagés).
Sur le long terme, l’économie marocaine pourrait tirer profit de cette dynamique pour renforcer son attractivité en tant que hub entre l’Europe et l’Afrique, améliorer sa logistique, moderniser ses infrastructures et consolider son image internationale.








