Mines: une réforme en profondeur pour booster l’investissement

Le ministère de la Transition énergétique entreprend une refonte ambitieuse du cadre juridique régissant le secteur minier.

Revue de presseFace aux enjeux de souveraineté économique et de développement régional, le ministère de la Transition énergétique engage une refonte ambitieuse du cadre juridique du secteur minier. À la clé: plus de transparence, des opportunités accrues pour les investisseurs et un impact direct sur l’emploi local. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Économiste.

Le 03/08/2025 à 19h27

La relance du secteur minier marocain passe à la vitesse supérieure. Dans un contexte où la recherche et la prospection exigent des moyens financiers conséquents, le ministère de la Transition énergétique, piloté par Leila Benali, a enclenché une réforme de grande envergure pour positionner les mines comme levier stratégique de souveraineté économique et de justice territoriale, indique le quotidien L’Économiste dans son édition du lundi 4 août.

Au cœur de cette dynamique, figure la révision du cadre législatif. Un projet de loi modifiant et complétant la loi n°33.13 sur les mines est actuellement à l’étude au Secrétariat général du gouvernement. Fruit d’une large concertation avec les acteurs du secteur, ce texte entend instaurer une gouvernance plus rigoureuse des ressources minières, tout en dynamisant les initiatives de prospection et d’exploitation. Nouveauté majeure, lit-on, les minerais stratégiques et critiques y trouvent désormais une place de choix, afin de stimuler leur valorisation au service du tissu industriel national.

Parmi les principales mesures envisagées, le projet de loi prévoit de faciliter l’accès des entreprises privées à la valorisation de substances minérales locales, même sans licence préalable de prospection ou d’exploitation, souligne L’Économiste. Autre axe fort: la digitalisation. Un registre foncier minier national, numérique et intégré, verra le jour pour centraliser les procédures d’octroi de licences, les normes applicables, les données géo-scientifiques et la liste actualisée des opérateurs du secteur.

La réforme ouvre également la voie à la sous-traitance pour divers volets liés aux permis miniers, aux autorisations de recherche et à l’exploitation de cavités ou de déchets, tout en encadrant ces pratiques. La priorité sera donnée à l’emploi local, avec un accent mis sur la formation continue des travailleurs afin d’adapter leurs compétences aux exigences techniques et professionnelles du secteur.

Au-delà des textes, la mise en œuvre se traduit déjà sur le terrain. Une opération de réattribution des autorisations minières retirées a permis d’accorder 277 permis (dont 264 de recherche et 13 d’exploitation) à 78 entreprises, majoritairement marocaines. Ces sociétés se sont engagées à injecter près de 2 milliards de dirhams et à générer quelque 6.000 emplois directs.

Le gouvernement ne s’arrête pas là. Pour structurer l’activité minière traditionnelle dans les régions de Tafilalet et de Figuig, des études ont été lancées pour préparer de nouveaux appels d’offres dès cette année. Dans le Haut Atlas oriental, 179 lots, couvrant plus de 2.195 km², seront mis à disposition des investisseurs. À Tafilalet-Maïder, 149 lots s’étendront sur plus de 1.100 km². Des ateliers de travail et des campagnes d’information accompagneront ces démarches pour impliquer tous les acteurs concernés.

La province de Jerada, symbole de la transition énergétique et sociale du Maroc, est elle aussi au cœur de cette feuille de route. Un plan spécifique y a été annoncé pour restructurer l’activité minière locale. L’objectif est de transformer les défis environnementaux et sociaux en opportunités économiques durables, conformément aux orientations royales appelant à un nouveau modèle de développement fondé sur la justice territoriale.

Cette vision se concrétise à travers une combinaison de digitalisation, d’incitations à l’investissement et de collaboration étroite entre le ministère, les autorités locales et l’ensemble des parties prenantes.

Par La Rédaction
Le 03/08/2025 à 19h27