Microfinance: les plafonds de crédit relevés, les dépôts encadrés

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Revue de presseAlors que le secteur de la microfinance amorce une nouvelle étape, un projet de décret entend relever les plafonds des crédits et encadrer la collecte de l’épargne. Le but est de mieux financer les TPE, accompagner la formalisation et protéger les plus fragiles. Un tournant pour l’inclusion financière au Maroc. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 15/07/2025 à 19h49

Un nouveau projet de décret, actuellement sur le bureau du ministre de l’Économie et des Finances, entend redéfinir en profondeur les règles du jeu pour le secteur de la microfinance au Maroc. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco du 16 juillet en précisant que le texte a été préparé en application de la loi 50-20. Le décret fixe ainsi des montants maximums pour les microcrédits et les fonds collectés par les institutions de microfinance (IMF). L’objectif est double. Il s’agit à la fois de mieux structurer l’offre de crédit et de sécuriser l’épargne des plus vulnérables.

Première nouveauté, lit-on, le projet distingue clairement les IMF associatives des IMF constituées en sociétés anonymes (SA) et agréées comme établissements de crédit. Pour les associations qui ciblent en priorité les populations à faibles revenus, trois niveaux de microcrédit sont désormais prévus. Le prêt pourra aller jusqu’à 50.000 dirhams pour financer de petites activités génératrices de revenus, 100.000 dirhams pour l’acquisition ou l’amélioration d’un logement, et jusqu’à 150.000 dirhams pour soutenir des activités formelles ou agricoles, dès lors qu’elles sont déclarées.

Pour les IMF-SA, écrit Les Inspirations Eco, le plafond est beaucoup plus ambitieux: 1,2 million de dirhams par dossier. Une évolution majeure qui positionne ces structures comme un chaînon manquant entre la microfinance traditionnelle et le financement bancaire classique, notamment pour les TPE et PME en phase de structuration.

Autre tournant, le décret encadre pour la première fois les fonds que les IMF-SA peuvent recevoir. Un plafond de 2 millions de dirhams est instauré pour les activités informelles et les clients à faibles revenus. Pour les autoentrepreneurs, les coopératives et les activités formelles, le seuil grimpe à 10 millions de dirhams, leur offrant une alternative plus souple face aux exigences bancaires classiques. Quant aux comptes d’épargne individuels, le plafond est fixé à 400.000 dirhams, un compromis entre sécurité des dépôts et incitation à l’épargne formelle, souligne le quotidien.

Pour les associations, cette révision des seuils marque un coup d’accélérateur. Le plafond passe de 120.000 à 150.000 dirhams pour les activités structurées, et la segmentation fine selon le type de besoin (productif ou non) vient combler un vide historique, lit-on encore. Pour les IMF-SA, l’élargissement du plafond de crédit (multiplié par six!) ouvre la voie à une montée en gamme vers le financement de plus grosses structures. Dans le même temps, l’encadrement des dépôts devrait professionnaliser davantage leur gestion des risques.

Les micro-entrepreneurs, autoentrepreneurs et petits agriculteurs y voient une opportunité nouvelle, celle d’accéder à des montants plus conséquents tout en restant dans un circuit financier plus souple que la banque traditionnelle. Pour les épargnants individuels, le plafonnement des dépôts vise à protéger leur épargne sans la restreindre excessivement.

Le projet prévoit également la possibilité d’adapter ces seuils par de futurs décrets pour suivre l’évolution du marché. Le texte abroge par ailleurs le précédent décret de 2019, entérinant ainsi la mise à jour du cadre réglementaire. Avec cette réforme, le gouvernement entend moderniser la microfinance, encourager la formalisation des activités économiques et renforcer l’inclusion financière. Reste à voir si les institutions concernées seront prêtes à relever ce nouveau défi.

Par La rédaction
Le 15/07/2025 à 19h49