Moulay Hafid Elalamy revient en force. Élu en juin au comité exécutif de la Chambre de commerce internationale, l’acquéreur de Société générale Maroc vient d’être nommé président du conseil d’administration de Teleperformance – dont il détient 4 % du capital à travers son groupe Saham, indique le magazine Jeune Afrique.
«Cette décision acte la dissociation de la présidence du conseil d’administration et de la direction générale au sein de Teleperformance, deux fonctions qui étaient occupées par Daniel Julien, fondateur du numéro un mondial des centres d’appels», explique le mensuel panafricaine. L’ancien ministre de l’Industrie et du Commerce y siégeait d’ailleurs déjà, depuis quelques mois, en tant qu’administrateur indépendant.
Dans le cadre de la nouvelle organisation, Thomas Mackenbrock, ancien DG de Majorel, a été nommé directeur général délégué. Daniel Julien se maintient dans ses fonctions de directeur général.
À peine annoncés, relève Jeune Afrique, ces changements de gouvernance ont fait dégringoler le titre de l’entreprise tricolore en Bourse, perdant 5,03 % de sa valeur. Le groupe désormais présidé par Moulay Hafid Elalamy avait déjà perdu 14 % de sa valeur après une annonce de la fintech suédoise Klarna, qui venait d’officialiser la mise en place de son assistant IA (intelligence artificielle), un outil capable de gérer «2,3 millions de conversations, soit les deux tiers des discussions du service client».
«Le titre Teleperformance est aujourd’hui fortement affecté à la suite d’une action de communication d’un acteur du secteur financier annonçant une automatisation élevée de ses processus dans le domaine de la relation clients [chat]. La direction de Teleperformance indique que l’activité actuelle du groupe ne reflète en aucun cas les conclusions négatives qui pourraient être tirées des évolutions technologiques évoquées dans cette communication», s’était alors défendue l’entreprise du CAC 40.
Au 31 décembre 2023, le spécialiste de la relation client, qui a définitivement fusionné avec Majorel en novembre 2023, a pourtant enregistré des résultats record avec un chiffre d’affaires en croissance, à 8,35 milliards d’euros, soit une augmentation de plus de 2,3 % sur un an et de 5,1 % en données comparables et hors impact des contrats d’assistance Covid et de l’hyperinflation. «La croissance de l’activité devrait afficher une dynamique plus favorable au second semestre 2024, compte tenu d’une base de comparaison moins élevée et de nouveaux contrats signés sur la récente période. Par ailleurs, la génération de synergies de coûts devrait s’accélérer au second semestre», estimait le groupe le 30 juillet.