La taille de toute destination touristique dépend de ses capacités aériennes. Et malgré l'évolution de ces dernières, Marrakech continue à être déficitaire puisque la capacité litière (80.000) dépasse de très loin celle en sièges aériens offerts. Et c'est pour cela qu'un fonds régional de promotion du tourisme d'un montant de 400 millions de DH devait être créé et dédié aussi bien à l'aérien qu'à la promotion de la ville, souligne L'Economiste, dans son édition du 9 janvier.
Un accord avait même été conclu entre l'ONMT, le Conseil communal et la Région, et paraphé devant Mohammed VI, il y a deux ans. Techniquement, ce fonds devait être doté d'une enveloppe annuelle de 100 millions de DH sur 4 ans. La ville devait contribuer à hauteur de 30 millions de DH. La région s'était engagée sur 10 millions de DH et l'ONMT sur le reste, soit 60 millions de DH. Une démarche qui se voulait participative en rassemblant autorités locales, mairie, région et un établissement public. Ce fonds devait opérer pour une durée de 4 ans. Mais, aujourd'hui, il n'a toujours pas vu le jour!
Et tout le monde se renvoie la responsabilité. L'ancienne mairesse de la ville ocre, Fatima Zahra Mansouri, précise qu'un budget de 60 millions de DH pour les deux premières années avait été dégagé durant son mandat et devait être affecté à ce fonds. Sauf que les élections communales ne lui ont pas permis de revenir à la gestion locale et donc de suivre le dossier inscrit dans le cadre du programme Marrakech, le Renouveau.
Les élus pjdistes qui gèrent actuellement la ville ont maintenu l'affectation du budget et renvoient la responsabilité de ce retard à l'ONMT, qui n'a pas mis en place les mécanismes et les objectifs. De son côté, l'Office indique, lui, que les financements promis dans le cadre de ce fonds ont été utilisés pour la promotion de Marrakech avec des workshops, des éductours et des voyages de presse. En attendant, la première destination touristique trinque et continue d'être en déficit aérien.
Marrakech a besoin de plus de 70.000 sièges lorsque l'offre actuelle ne dépasse pas les 44.000 sièges hebdomadaires. En effet, la capacité hôtelière de la ville, près de 80.000 lits, a besoin d'un trafic aérien tout aussi conséquent. Avec les sièges actuels, et même en tablant sur un remplissage à 100% des rotations programmées, les flux aériens actuels permettront à peine d'occuper 50% de la capacité hôtelière, très loin du taux de 65% qui permettrait une stabilité de l'activité touristique.