Le constructeur français Alstom retient son souffle en attendant le clap final pour savoir qui remportera le marché de la fourniture des trains de la future ligne TGV Kénitra-Marrakech. Après avoir fourni les tramways de Casablanca et les trains qui circulent sur le tronçon Tanger-Kénitra depuis novembre 2018, le géant français compte sur ce méga marché pour reprendre du poil de la bête, indique le magazine Challenge.
«Le géant français, qui a soumissionné à l’appel d’offres lancé par l’Office national des chemins de fer (ONCF) de 1,6 milliard de dollars pour la fourniture de 168 trains, compte bien rafler cette commande massive qui porte sur différents lots par types de matériel roulant, des trains intercité aux rames de train express régional (TER) pour les régions de Casablanca-Settat, Rabat et Marrakech, en passant par les rames nouvelle génération d’Al Boraq. Sur les 168 unités, la commande ferme concerne 132 unités, 36 étant en option», lit-on.
La concurrence sera rude. Face à Alstom, il y a les Espagnols CAF (Construcciones y Auxiliar de Ferrocarriles) et Talgo, le Coréen Hyundai Rotem et le Chinois China Railway Rolling Stock Corp (CRRC). A l’actif du Français, une expertise reconnue et une présence de longue date au Maroc. D’après Challenge, le géant français cherche en priorité à décrocher la fourniture des rames destinées à l’extension de la ligne à grande vitesse (LGV).
Avant le dépôt des candidatures définitives, les visites des délégations françaises dans le Royaume se suivent et se ressemblent. Après les réunions tenues avec les autres concurrents en lice, CAF, Talgo et Hyundai, qui se sont déroulées courant août et septembre, une équipe composée de commerciaux et de techniciens est à Rabat depuis le début du mois pour rencontrer les équipes techniques de l’ONCF afin de mieux cerner leurs attentes et d’ajuster leur offre technico-financière en conséquence.
«Selon des sources d’informations, Henri Poupart-Lafarge, le PDG d’Alstom, ferait partie de la délégation qui accompagnera le Président français au cours de son déplacement dans le Royaume, qui devrait coïncider avec le dépôt définitif des candidatures», écrit Challenge.
La future ligne de train à grande vitesse reliant Kénitra à Marrakech, prévue pour 2029, soit un an avant le début de la Coupe du Monde, est déjà bien avancée depuis la signature d’un contrat de gestion du projet d’infrastructure entre le bureau national des chemins de fer marocain (ONCF) et un consortium franco-marocain composé des entreprises Egis, Systra et Novec. Ces trois entreprises d’ingénierie étaient déjà impliquées dans le premier projet de ligne à grande vitesse entre Kénitra et Tanger.