Malgré un déficit budgétaire croissant et un ratio dette/PIB élevé, les perspectives économiques du Maroc semblent rassurantes, compte tenu de l’engagement du gouvernement en faveur des réformes structurelles, indique l’hebdomadaire La Vie Eco, citant une récente étude de Capital Economics sur les perspectives macroéconomiques du Royaume.
Intitulé «Les finances publiques du Maroc sont plus solides qu’il n’y paraît», le rapport analyse la soutenabilité de la dette du Royaume et la capacité du gouvernement à la ramener à des niveaux inférieurs. «À première vue, les finances publiques du Maroc commencent à paraître alarmantes», affirment les analystes de Capital Economics. Mais, ajoutent-ils, «une analyse plus approfondie suggère qu’il n’y a pas lieu de s’inquiéter».
«Comme la plupart des marchés émergents, l’économie marocaine est aux prises avec l’impact cumulé de la pandémie mondiale et de l’invasion russe de l’Ukraine. De plus, ce pays d’Afrique du Nord a été frappé par la pire des sécheresses depuis 40 ans, qui a porté un coup dur à sa production agricole et mis à rude épreuve son approvisionnement alimentaire», écrit Capital Economics.
Pas de quoi tirer la sonnette d’alarme pour autant. Comme l’explique la société de recherche britannique, «la composition de la dette publique du Maroc suggère que les risques budgétaires sont moins importants qu’il n’y paraît à première vue: d’une part, seulement un quart environ de l’encours total de la dette du gouvernement est libellé en devises étrangères. Et la plupart des remboursements à venir de la dette du gouvernement seront effectués en monnaie locale».
En outre, la maturité moyenne de la dette publique est de 6,5 ans, suffisamment long pour protéger les finances du pays contre des changements brusques des taux d’intérêt, ajoute la même source.
«Capital Economics s’attend même, à moyen terme, à une baisse du ratio dette publique/PIB, qui devrait reculer à 67% d’ici 2027, si le gouvernement marocain adopte une compression budgétaire de seulement 1,5% au cours des prochaines années», souligne La Vie Eco.
Sur ce point, Capital Economics semble confiant: la volonté et la capacité des responsables marocains d’entreprendre une réforme fiscale sont là et, contrairement à certains de leurs voisins, il est peu probable qu’ils se heurtent à des obstacles politiques, indique le rapport.
Capital Economics a d’ailleurs cité les politiques de réforme que le gouvernement du Maroc a annoncées pour réduire le déficit budgétaire, notamment la consolidation des taux de TVA, l’introduction d’une taxe carbone, la suppression des exonérations fiscales sur l’immobilier ou encore la maîtrise de la masse salariale.