Des jours difficiles attendent la majorité gouvernementale avant l'adoption, peut-être au-delà du mois de décembre, du projet de loi des finances 2014 par le Parlement. On constate, fait nouveau, que la composante de la majorité a été la première à avoir critiqué ce projet, ce qui laisse à penser que, durant les prochaines semaines, ce projet de loi sera confronté aux pires critiques de la part de l'opposition.
Al Khabar, dans son édition de ce jeudi 31 octobre, nous apprend que Nabil Benabdellah, SG du PPS et ministre de l'Habitat, a fait "exploser une bombe en affirmant mardi devant les députés de son parti que les orientations générales du projet de loi des finances n'ont pas été discutées au sein de la majorité gouvernementale". D'après le journal, Benabdellah a assuré que le "Parti du progrès et du socialisme (PPS) n'a pas contribué à l'élaboration de ce texte de loi, appelant ses députés à faire une étude critique à l'égard de ce projet en introduisant des amendements". Le ministre de l'Habitat a fait part à cette occasion de la nécessité d'y laisser, à travers ces amendements, "la marque progressiste". Benabdellah lui-même, selon le quotidien, a reconnu que le projet de loi a été élaboré dans "un contexte politique difficile et compliqué". Le chef du PPS a estimé qu'une "conjoncture anormale l'a accompagné, rappelant le contexte de la formation de la version deux du gouvernement".
Les deux organes du PPS, Al Bayane et Bayane Al Youm, rapportent eux-aussi le contenu du discours de leur chef Nabil Benabdellah, discours dans lequel ce dernier estime que "la politique d'austérité ne peut revitaliser l'économie nationale". Il a appelé "les députés à proposer des initiatives concrètes, harmonieuses et conformes aux orientations du parti. Il faut s'armer d'une force de proposition qui soit à la hauteur du PPS".
Rude épreuveUne dure épreuve attend ce texte au Parlement. La majorité gouvernementale semble chercher sa force pour affronter l'opposition. Elle appelle à la cohésion de ses rangs d'un côté et, d'un autre, adopte en interne un surprenant discours, contradictoire, devant ses militants. Est-ce une tactique destinée à amortir le choc de cette loi dans le but inavoué de calmer les mécontentements internes ? Une tactique qui serait dès lors pour le moins contre-productive. Mais, quoi qu’il en soit, la majorité semble bien fragile et mal armée pour affronter les turbulences.