2024 est considérée comme une année de consolidation de la reprise du tourisme entamée en 2022. Les indicateurs s’inscrivent dans un trend haussier. Le Royaume a enregistré 10 millions d’arrivées à la fin du mois de juillet, et tout laisse présager que cette tendance devrait se poursuivre pour le reste de l’année. Avec cette performance, le Maroc devient la première destination en Afrique, devançant l’Egypte qui a longtemps été leader dans ce domaine.
Cette relance a eu des effets d’entraînement directs sur de nombreuses activités, comme celle de la location de voitures. A l’image du tourisme, cette branche a été impactée par la pandémie du Covid-19. Plusieurs opérateurs ont dû réduire leurs flottes pour maîtriser les charges et certains ont même déclaré faillite, indique le magazine Finances News Hebdo dans une analyse dédiée. Avec la reprise, les professionnels ont réalisé des achats importants de véhicules pour répondre à la demande sans cesse croissante. Mais de l’avis des opérateurs du secteur, l’évolution de l’activité est en deçà de celle du tourisme.
«La saison estivale a dépassé un petit peu le niveau de l’année dernière, mais moins que prévu. Le début de l’année était timide et le mois de juillet était en berne. Le tourisme interne a été perturbé car l’année scolaire a pris du retard et, du coup, les vacances aussi. Les MRE ont opté pour la voiture pour revenir au pays car l’aérien était trop cher. Conséquence, la demande de location de voitures n’a pas beaucoup évolué», affirme Tarik Dbilij, président de la Fédération des loueurs de voitures sans chauffeurs au Maroc (Flascam), cité par l’hebdomadaire.
Pour lui, la hausse des arrivées touristiques ne s’est pas répercutée sur la location de voitures. Car ces arrivées prennent en considération même les personnes qui sont en transit. L’aéroport Mohammed V de Casablanca est un hub vers d’autres destinations internationales. Il faut noter aussi que le secteur est marqué par une forte extension de l’offre, avec la multiplication des achats des loueurs.
«En 2023, nous avons acheté 48.000 véhicules contre 37.000 en 2019 qui est l’année de référence, soit plus de 11.000 unités supplémentaires. L’année dernière, notre secteur avait réalisé 37% du total du volume du marché automobile. Au cours du premier semestre 2024, il a atteint plus de la moitié des achats automobiles», précise le professionnel.
Le secteur reste impacté par l’informel qui prend des proportions considérables lors de la saison estivale, et cela est très visible dans les aéroports. Pourtant, cette activité clandestine présente des risques majeurs en matière de sécurité et pour l’image du pays, sans oublier que c’est une concurrence déloyale pour le circuit organisé.