La hausse de 10% du SMIG, une décision politique unilatérale décidée par le gouvernement de Benkirane, a été très mal accueillie par le secteur du textile. Les professionnels s'accordent à dire que la mesure impactera négativement sur la production et l'export. Le secteur emploie pourtant 150.000 personnes et exporte pour 3 milliards de dirhams par an, a appris jeudi Le360 auprès de la Fédération du textile. "Le secteur endure déjà et ne s'est toujours pas remis de la hausse de 2012", regrette Mustapha Sajid, président de cette fédération qui met en garde les pouvoirs publics au sujet de la compétitivité du produit marocain à l'export. Sajid estime que le SMIG marocain est déjà élevé par rapport à des pays concurrents: "le salaire minimum est de 110 euros en Egypte, de 145 euros en Tunisie et de 165 euros en Bulgarie et en Roumanie. Sans prendre en compte la nouvelle hausse, le SMIG marocain est déjà de 208 euros".
Contacté par Le360 un chef d'entreprise de textile à Salé, employant près de 300 personnes, livre un témoignage accablant: "j'ai du mal à payer mes dettes, les impôts et même mes cotisations à la CNSS. Cette première tranche de hausse du SMIG (5% à partir du 1er juillet 2014) aggravera ma trésorerie de 50.000 dirhams par mois". Selon Sajid, les deux importateurs du Maroc en matière de textile sont l'Espagne et la France. "Ces deux pays sont en crise et achètent moins au Maroc. Cette hausse est inopportune. Il faut que le Maroc reste compétitif par rapport au pourtour méditerranéen", a-t-il martelé. A la question de savoir comment atténuer cet impact, le président de la Fédération du textile à déclaré que L'Exécutif est maintenant dans l'obligation de "trouver le mécanisme nécessaire pour aider les entreprises à maintenir l'emploi".