Au Maroc, toute goutte de pluie est la bienvenue. C’est par ces mots que l’enseignant-chercheur et professeur à l’Institut agronomique et vétérinaire (IAV) Hassan II de Rabat, Mohamed Taher Sraïri, a commenté les dernières précipitations.
«On oublie souvent que le Maroc est un pays semi-aride. Il est sous l’effet du stress hydrique, qui s’accentue au fil des ans. Les pluies sont primordiales et salvatrices. C’est de l’argent qui est tombé du ciel. Toutes les cultures vont profiter des dernières précipitations», précise-t-il.
L’expert poursuit: «Les récentes pluies ont été intéressantes en termes de volume. Elles seront profitables aux arbres fruitiers et aux céréales, notamment après un épisode de froid qui a été dur cette année. Je tiens à rappeler que nous avons observé des températures plus basses que d’habitude. De plus, les dernières précipitations impacteront positivement le couvert végétal en général et les parcours en particulier.»
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Selon notre interlocuteur, les parcours végétaux devraient s’améliorer et le couvert, qui est profitable surtout aux petits ruminants (les ovins et les caprins), devraient se redresser. De plus, ajoute-t-il, «ces pluies seront également propices au maraîchage et aux légumineuses».
Par ailleurs, l’impact des récentes pluies s’est aussi ressenti sur le niveau des nappes phréatiques qui, dans plusieurs régions, a baissé et sur le taux de remplissage des barrages (32% au 17 février 2023), fait savoir Sraïri.
Pour rappel, le volume des précipitations s’est amélioré de près de 96% entre le 1er septembre 2022 et le 13 février 2023 par rapport à la même période de l’année précédente, comme l’a signalé le ministre de l’Equipement et de l’eau, Nizar Baraka, lors du Forum de la MAP, le 15 février 2023.
Durant la même période, la superficie couverte par la neige a atteint 5.720 km2 contre 4.480 km2 durant l’année précédente, soit une hausse de 30%. Concernant les ressources hydriques, celles-ci se chiffrent aujourd’hui à 2,15 milliards m3, soit une hausse de 192% par rapport aux retenues des barrages durant la même période de l’année dernière.
Cette amélioration importante des ressources en eau s’est répercutée sur les retenues des barrages avec 5,14 milliards m3, soit un taux de remplissage de 32% contre 33% durant la même période de l’année écoulée. De quoi rehausser le moral des agriculteurs!