Selon un relevé effectué par Le360 dans le centre-ville de Casablanca, le gasoil est désormais affiché à 10,60 dirhams le litre dans les stations-service Shell, Afriquia et Petromin, tandis qu’il est vendu à 10,57 dirhams chez Winxo. Pour l’essence, le litre se négocie à 12,32 dirhams dans les réseaux Shell, Afriquia et Petromin et à 12,29 dirhams chez Winwo. Dans les deux cas, la baisse est de 35 centimes par litre, tant pour le gasoil que pour l’essence.
Cette diminution intervient dans un contexte international marqué par une nette détente des prix du pétrole brut. Sur les marchés mondiaux, le Brent, référence européenne, est repassé sous la barre des 60 dollars le baril, atteignant ses niveaux les plus bas depuis plusieurs mois. De son côté, le West Texas Intermediate, référence américaine, évolue autour de 55 dollars le baril, confirmant une tendance baissière durable par rapport aux niveaux observés plus tôt dans l’année.
Plusieurs facteurs expliquent ce recul des cours pétroliers. L’offre mondiale demeure abondante, notamment en raison du maintien de niveaux de production élevés chez plusieurs grands pays producteurs. Parallèlement, la demande mondiale reste modérée, en particulier en Chine, où le ralentissement de l’activité économique pèse sur la consommation d’énergie. À cela s’ajoute une détente des tensions géopolitiques, notamment en Europe de l’Est, à la faveur d’un possible accord de paix entre la Russie et l’Ukraine, ce qui a contribué à réduire la prime de risque intégrée dans les prix du pétrole.
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Dans ce contexte, Houcine El Yamani, secrétaire général de la Confédération du pétrole et du gaz et président du Front national pour le sauvetage de la raffinerie marocaine de pétrole, estime que la chute actuelle du baril à moins de 60 dollars constitue une opportunité manquée pour le Maroc. Cette conjoncture, dit-il, aurait dû inciter à renforcer les stocks nationaux de pétrole brut et de produits raffinés afin d’en faire bénéficier les prix à la pompe, le pouvoir d’achat des citoyens et les coûts de production des entreprises industrielles et de transport.
Toutefois, regrette-t-il, cette opportunité risque de se perdre, comme ce fut le cas lors de la crise du Covid-19, lorsque le prix du baril était tombé sous les 20 dollars. Il impute cette situation à l’incapacité du Maroc à stocker du pétrole brut depuis l’arrêt de la raffinerie nationale, au manque de fermeté des autorités pour contraindre les distributeurs à respecter leurs obligations légales en matière de stocks réels, ainsi qu’aux contraintes logistiques liées aux mauvaises conditions maritimes, susceptibles d’aggraver la fragilité des réserves.






