Les investissements marocains en Afrique ont la plus grande portée continentale, selon l’OCDE et l’Union africaine

Le groupe OCP est cité par le rapport de l'OCDE-UA comme un exemple à suivre en matière d'investissements intra-africains.

Les investissements marocains opérés en Afrique ont la plus grande portée continentale, ciblant principalement les pays d’Afrique de l’Ouest, mais aussi d’Afrique centrale et de l’Est. C’est ce qu’indique un rapport réalisé par l’OCDE et l’Union africaine, qui montre également que les investisseurs marocains privilégient l’Afrique au reste du monde.

Le 11/05/2024 à 16h24

Le Maroc est le pays africain dont les investissements ciblant l’Afrique ont la plus grande couverture continentale durant la période 2017-2022. C’est ce qu’indique un rapport conjoint réalisé par l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) et l’Union africaine (UA), centré sur l’investissement dans le développement durable en Afrique.

Ce rapport de 274 pages, intitulé: «Dynamiques de développement en Afrique : investir dans le développement durable», indique que le Maroc «avait la plus grande portée continentale» en termes de flux d’investissements sortants d’Afrique et ciblant d’autres pays africains sur la période 2017-2022. Les investissements directs marocains ont ciblé principalement les pays d’Afrique de l’Ouest, mais aussi d’Afrique centrale et de l’Est, a noté le document.

Le rapport a relevé également que le Maroc représentait plus de 50% des investissements sortants d’Afrique du Nord et ciblant d’autres pays africains sur la même période, loin devant l’Égypte.

Le gros des investissements marocains profite à l’Afrique

Le Royaume se distingue notamment par le fait que la majeure partie de ses investissements directs à l’étranger ont profité au continent africain, contrairement aux autres pays nord-africains, notamment l’Algérie.

«Les flux d’investissement algériens ciblaient des destinations non africaines, au Moyen-Orient et dans d’autres pays à revenu élevé», ont souligné les auteurs du rapport. Les investissements égyptiens ont quant à eux principalement ciblé les pays à haut revenu et l’Afrique australe, tandis que la Tunisie investissait surtout en Afrique du Nord.

Le groupe OCP cité en exemple

Le rapport a aussi relevé que plus de la moitié des entreprises nord-africaines ayant investi en Afrique durant cette période ont choisi les secteurs de l’industrie manufacturière (28%) et des services financiers (26%), suivis par l’immobilier, les technologies de l’information et de la communication, et le commerce de détail, «secteurs représentant un fort potentiel pour le développement des chaînes de valeur régionales».

Par ailleurs, le rapport a cité le groupe OCP comme exemple d’entreprises étatiques sources d’investissements durables dans le continent. «Le groupe marocain OCP, par exemple, s’associe aux gouvernements d’Afrique de l’Ouest pour fournir des programmes de renforcement des capacités aux agriculteurs locaux et renforcer la résilience des écosystèmes agricoles», illustre-t-il.

L’Afrique du Nord stimule les investissements intra-africains

Le rapport constate aussi que, contrairement aux autres régions du continent, la majorité des flux liés à de nouveaux projets d’investissements sortants d’Afrique du Nord ont ciblé d’autres pays africains sur la même période. Ce qui met en évidence le potentiel d’une intensification de l’intégration continentale, selon les auteurs du rapport.

Globalement, les investissements entrants en faveur de nouveaux projets en Afrique proviennent, pour l’essentiel, d’Europe, de la Chine, de la Russie et du Moyen-Orient, tandis que les IDE intra-africains ne représentent que 1,3 % du total sur la période étudiée.

Par Lahcen Oudoud
Le 11/05/2024 à 16h24