Les Bourses africaines semblent hermétiques à ce qui se passe dans la sphère réelle. L’Economiste, dans son édition du jour, constate que «la faible intégration des économies du continent et leurs places financières dans les chaînes de valeur mondiales expliquent leur manque de réactivité face à l'actualité internationale». Le conflit commercial entre les Etats-Unis et la Chine, l'escalade des tensions au Moyen-Orient ou encore le dossier Huawei n’ont donc aucun impact sur elles, à l’exception de l'Afrique du Sud. Le journal rappelle que les places financières africaines étaient restées impassibles plusieurs mois après les crises des subprimes et de la dette souveraine européenne. Cela s’explique, comme l’indique le quotidien qui se base sur une étude, par «l'étroitesse des canaux de transmission du flux d'informations financières entre les marchés boursiers africains et extérieurs et la faible capitalisation des bourses africaines». A cela s’ajoutent le manque de profondeur et la faible liquidité de plusieurs marchés financiers du continent. Toutefois, L’Economiste estime que cette intégration à long terme (8 à 16 semaines) représente une opportunité pour certains investisseurs étrangers.
Même constat pour l’évolution du baril de pétrole. Si «un baril du pétrole à 100 dollars aura des effets divers sur les finances publiques des Etats (importateur ou exportateur), les répercussions sur les marchés financiers seront limitées et décalées dans le temps».
Le journal relativise, assurant que les Bourses africaines ne peuvent être uniquement cantonnées dans la catégorie de places de refuge pour les investisseurs étrangers en cas de crise. Il constate que certaines émergent et deviennent de plus en plus attractives. Elles pourraient être encore plus intéressantes «si les liaisons entre les bourses africaines elles-mêmes étaient bien meilleures». D’ailleurs, les retombées sur les marchés boursiers africains restent faibles en dépit de leur évolution récente. L’Economiste parle d’un projet d'intégration de six places africaines (Casablanca, Lagos, Nairobi, Abidjan, Ile Maurice, Johannesburg). Il prétend que «la connectivité contribuerait aussi à corriger le problème de liquidité, à améliorer la profondeur des marchés et parle d’un projet de connexion des bourses africaines piloté par la présidence marocaine de l'African Securities Exchange Association (Asea).