Le trésor foncier des enseignes pétrolières

Revue de presseKiosque360. De plus en plus de compagnies pétrolières mettent la main sur le foncier des stations de service situées au cœur du centre ville. Et généralement, ce n’est pas pour les moderniser et en assurer la continuité.

Le 04/03/2015 à 23h00

«Les pétroliers récupèrent les terrains leur appartenant en propre pour les revendre. Pis, ils font même main basse sur les terrains des gérants dès qu’ils en ont la possibilité». Voilà ce qu’on peut lire dans un article publié dans Economie & Entreprises du mois de mars qui explique la ruée des compagnies pétrolières sur le foncier. Selon le mensuel spécialisé, les enseignes de distribution d’hydrocarbures réalisent aisément «un tour de passe-passe quand le propriétaire du terrain donne en location son terrain à la compagnie qui le lui sous-loue avec la gestion de la station service». Cette méthode savamment appelée Dealer Owned, Dealer Operator (DODO) aurait permis à des pétroliers d’accumuler un véritable trésor foncier au cœur des centres villes.

Selon E&E, le champion de ce type d’expropriation semble être Winxo (ex-CMH). La société a en effet mis la main sur six stations services en 2014, rien qu’à Casablanca. «Depuis ces stations ne sont ni rénovés ni remises à de nouveaux gérants», assure le mensuel. Sur la deuxième marche du podium vient Vivo Energy (Shell) qui a récupéré trois stations services. Dans le lot, la super bien située et célèbre station Shell du Bd. Kennedy de Casablanca, en face de la résidence du Wali. «Le terrain de 1.300 m2 environ est estimé à 30.000 dirhams le mètre, soit 39 MDH», nous apprend E&E. Le mensuel qui cite une source interne explique qu’il est prévu de moderniser cette pompe à essence. Mais les autres sites récupérés n’auront pas ce privilège: ils auraient même été vendus à en croire la source d’E&E.

Selon le mensuel, le foncier devenant de plus en plus rares, ces terrains constituent, aujourd’hui, une manne financière non négligeable. «De plus, décompensation et libéralisation des prix oblige, l’arbitrage semble plutôt pencher du côté de la pierre que du côté de la vente de carburants», souligne E&E. Pourtant, les multinationales sont suffisamment riches pour ne pas lorgner sur les dizaines de millions de dirhams dormant sous les stations-services…

Par Sanae El Asrawi
Le 04/03/2015 à 23h00