Tout en gérant les effets du coronavirus, le Maroc anticipe déjà l’après-crise. Dans son édition du 7 avril, L’Economiste rapporte ainsi que le Royaume compte s’atteler au redressement des fondamentaux. Il devra commencer par les réserves extérieures pour «assurer l’approvisionnement en intrants et produits alimentaires». Ces réserves restent, pour le moment, «à un niveau satisfaisant» (5,5 mois d’importations). Le journal insiste toutefois sur le fait qu’elles risquent de fondre sous l’effet de la contraction de la demande extérieure. Cela explique l’examen par le gouvernement d’un projet de décret-loi relatif au déplafonnement des emprunts extérieurs, lundi 6 avril. En effet, le pays envisage désormais de recourir à tous les instruments financiers (emprunt sous toutes ses formes et recours à la ligne de précaution du FMI) pour soutenir la reprise de l’économie nationale.
L’Economiste estime que ce déplafonnement ne signifie pas pour autant que le Maroc va rompre avec l’orthodoxie budgétaire qu’il s’est imposé, étant donné qu’il «dispose encore d'une marge de manœuvre substantielle» avec une dette du trésor autour de 65% à fin 2019. «Soutenable, elle peut aller jusqu’à 70% sans aucun problème», écrit le quotidien qui avance que les indicateurs de la dette extérieure permettent de continuer à lever des capitaux à l’international. Mieux, l’encours de la dette extérieure du Trésor s’est élevé à 151,4 milliards de dirhams en septembre 2019, pour ne plus représenter que 14,5% du PIB sur les 3 dernières années. «De quoi retrouver des niveaux de soutenabilité confortables, et ce dans un contexte où les Finances anticipent une forte régression des charges, aussi bien en principal qu’en intérêts, entre 2020 et 2026», relève le journal qui affirme que le Trésor recourt de plus en plus au marché national, reconvertissant son endettement en monnaie locale.