Ces annonces ont été faites par le vice-prince héritier Mohammed ben Salmane qui a souligné la nécessité pour le royaume saoudien, première économie du monde arabe et premier exportateur de brut, d'en finir avec la dépendance vis-à-vis du pétrole.
Le plan, présenté par le prince Mohammed comme "une feuille de route" pour le développement du royaume durant les quinze prochaines années, est destiné à diversifier l'économie saoudienne qui dépend à plus de 70% du pétrole, au moment où les prix du brut sont en chute libre depuis environ deux ans.
"Nous envisageons de vendre moins de 5% d'Aramco. La taille d'Aramco est très grande", a annoncé le fils du roi, en référence à la première compagnie pétrolière au monde. Cela constituerait la plus grosse capitalisation boursière au monde.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, "nous envisageons de créer un fonds souverain de 2.000 milliards de dollars", dont "les actifs proviendront de la vente d'une petite partie d'Aramco". Mohammed ben Salmane a affirmé qu'il s'agirait du "plus grand fonds d'investissement au monde. Et de loin!".
Contrôle de 10% des investissements dans le mondeCe fonds détrônera le Fonds souverain norvégien qui pesait lundi matin 866 milliards de dollars, soit près de 2,5 fois moins que le fonds saoudien envisagé. "Ce fonds va contrôler plus de 10% de la capacité d'investissement dans le monde (...) et le volume de ses avoirs représentera plus de 3% des actifs existants", a dit le prince saoudien, également ministre de la Défense.
Agé de 30 ans, le prince préside aussi le Conseil des affaires économiques et de développement, organe qui supervise Saudi Aramco, pilier économique du royaume contrôlant des réserves prouvées de plus de 261 milliards de barils et employant plus de 61.000 personnes.
Initiateur du vaste plan de réformes baptisé "Vision saoudienne à l'horizon 2030", le prince a défendu l'ouverture d'Aramco au capital local et étranger qui, selon lui, va assurer "la transparence" dans la gestion du géant pétrolier.
Privatisation partielle d'Aramco"Nous avons tous une dépendance maladive vis-à-vis du pétrole en Arabie saoudite, ce qui est dangereux. Cela a entravé le développement de plusieurs secteurs ces dernières années", a-t-il martelé, dans une allusion apparente aux critiques concernant la privatisation partielle d'Aramco.
Après Aramco, "ce sera au tour des filiales d'être introduites en bourse", a poursuivi le prince, en tablant sur une économie saoudienne qui ne dépend "plus du pétrole mais (qui tire) ses revenus des investissements".
L'économie saoudienne, la plus importante du monde arabe, devrait croître au rythme de 1,2% cette année, contre 3,4% en 2015.
L'effondrement des cours pétroliers a obligé les monarchies du Golfe, dont l'Arabie saoudite, à prendre des mesures sans précédent portant sur la réduction des subventions sur les carburants et l'imposition de nouvelles taxes indirectes.