La politique de sourcing de la Société marocaine des tabacs (SMT) va totalement être revue. Dans son édition du jour, L’Economiste révèle qu’à compter de la prochaine campagne, qui commence en septembre, l’ex-Régie des tabacs va «rompre son contrat d’approvisionnement en tabac auprès des producteurs locaux». Cela va toucher plus d’un millier de personnes sur un total des 3.500 tabaculteurs des régions d'El Hajeb, du Gharb et d'Ouezzane, auprès desquels la SMT s’approvisionne, annonce le journal. Parmi eux, 1.200 produisent du Burley et les 2.300 autres du tabac oriental.
Les producteurs dont les contrats seront rompus bénéficieront d’un soutien financier, en plus d’un «plan de reconversion». Il s’agit, pour le quotidien économique, d’un «accompagnement technique déployé par des ingénieurs, de concert avec les associations s’activant dans le domaine du tabac», afin d’«identifier les cultures de substitution offrant le même niveau de rentabilité que le tabac, soit «l’oignon, la pomme de terre et les céréales».
Cette réduction drastique de son sourcing local, la SMT la justifie d’abord par «le recul de la consommation de tabac qui a baissé de 1 milliard de tiges environ sur les 15 milliards consommées annuellement», principalement à cause de l’informel. Cela impacte particulièrement les marques marocaines de la SMT, qui sont le principal débouché des producteurs nationaux.
SMT avance aussi l’argument de la compétitivité. Si la société pouvait s’approvisionner précédemment auprès des tabaculteurs à des conditions défavorables pour le tabac Burley, ce n’est plus le cas aujourd'hui, le cours du tabac à l’international étant plus attractif. «Si elle devait l’importer, le tabac serait donc moins cher et de meilleure qualité», constate le journal.
Les conséquences de la rupture du contrat, début janvier, avec Philip Morris, est la troisième cause de ce recentrage dans l’approvisionnement. L’opération a grevé de 20% le chiffre d’affaires de la SMT, avec une hausse de 20 à 25% de ses coûts marginaux, alors que les ventes ne suivent pas. «L’impact se ressent également au niveau de l’outil de production de la SMT, dont le contrat portait également sur la fabrication des Marlboro. Avec la rupture, l’opérateur se retrouve avec des lignes de production et des effectifs qu’il faut optimiser».










