«On peut imaginer un scénario avec une courbe en W». C'est ainsi que Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), a présenté la rentrée économique 2020-2021, lors d’une conférence de presse organisée mercredi à distance, rapporte Aujourd’hui le Maroc dans son édition du 10 septembre.
Dans ce jeu de lettres, le vice-président général, Mehdi Tazi, se veut, de son côté, catégorique. «Ce n’est pas une reprise en V. Elle est soit en U, soit en W», tranche-t-il. Pour lui, cette courbe en U ou W est due à la «baisse de la demande et la commande», de par la conjoncture sanitaire.
Ce contexte lié à la Covid-19 fait que, selon Chakib Alj, «l’économie souffre en ce moment». A son sens, l’informel, les délais de paiement et les lourdeurs sociales sont autant de préoccupations majeures pour l’heure. «Le programme Intilaka est à redynamiser», avance le président en rappelant que le travail lancé sur le projet de loi de Finances 2021 est destiné à redonner confiance aux chefs d’entreprise. «Il faut intégrer la dimension sociale dans ce projet», enchaîne-t-il. Le responsable présente également un florilège de secteurs à redynamiser. Il s’agit, pour lui, de préserver le tissu productif, de maintenir l’emploi, de privilégier le produit national, d’orienter le système de taxation, de maintenir la commande publique à des niveaux élevés. Et ce n’est pas tout.
Des mesures de soutien sont attendues, puisque seul le tourisme a eu sa relance alors que d’autres secteurs souffrent. «Nous préconisons une indemnité de perte d’emploi de 6 mois», ajoute-t-il en évoquant également le discours royal qui a tracé les jalons du plan de relance économique en pleine pandémie. «Des choses se mettent en place. Nous en saurons plus dans les prochains jours», indique-t-il, ajoutant que les fonds ont été annoncés par le Souverain. Le tout sans manquer de s’exprimer sur la période à venir.
Pour le vice-président général, il faut «agir sur la TVA». Dans ce sens, Chakib Alj préconise l’accélération du remboursement. De leur côté, les entreprises doivent, comme l’indique Mehdi Tazi, repenser leur produit. A propos des frontières, le vice-président général appelle à l’ouverture et l’autorisation des déplacements. «Il faut libérer ce qui peut l’être, ouvrir les frontières et autoriser les déplacements tout en fermant ce qu’il faut fermer», avance-t-il ainsi.