À la veille du forum France-Maroc qui se tiendra demain, à Paris, le quotidien l’Economiste revient sur les relations économiques entre les deux pays. L’Hexagone figure actuellement à la tête des pays étrangers qui investissent le plus dans le royaume. Près de 50% des IDE que le Maroc a pu attirer en 2014 proviennent en effet de la France, soit plus de 8,6 milliards de dirhams. Le secteur industriel s’accapare ainsi la part du lion avec 49% des investissements. Pour ce qui est de l’année 2013, l’opération Danone dans le capital de la Centrale Laitière a boosté les IDE français qui ont affiché 14,6 milliards de dirhams. Raison pour laquelle le Maroc est considéré comme l’un des premiers pays de croissance internationale du «french business». Selon une enquête de l’INSEE, 567 entreprises françaises possèdent plus de 50% du capital, emploient plus de 90.000 personnes, et ont réalisé un chiffre d’affaires de 9,3 milliards d’euros à fin 2012.
Ceci dit, la présence française se ressent de moins de moins dans les échanges commerciaux entre les deux nations. D’ailleurs, en 2014, l’excédent ne s’est chiffré qu’à 159 millions d’euros, selon Philippe Baudry, conseiller économique de l’ambassade de France au Maroc. Une situation confirmée par les statistiques de la douane française qui révèlent que nos importations depuis la France accusent un recul de 2,1% en 2014, avec 4 milliards d’euros. Il faut dire que, même lors des deux précédentes années, soit 2012 et 2013, ces importations avaient accusé, respectivement, une baisse de 6,7% et 4,2%. En revanche, le Maroc exporte de plus en plus vers l’Hexagone depuis 5 ans: selon Philippe Baudry, il y a eu un saut de 49% entre 2009 et 2014. L’année dernière, nos exportations ont atteint 3,6 milliards d’euros, marquant une progression de 9% par rapport à 2013. Les importations françaises s’articulent principalement autour de matériel de transport, notamment grâce à l’usine Renault à Tanger.
Par ailleurs, le quotidien estime que les entreprises françaises présentes au Maroc profitent du positionnement géographique pour s’attaquer au marché africain. En effet, plusieurs d’entre elles gèrent leurs implantations et leurs filiales en terres subsahariennes depuis Casablanca, ou d’autres villes. Cela dit, selon Philippe Baudry, les deux pays essaient d’avancer main dans la main dans l’optique de partager les risques liés à tout investissement. Autrement dit, le marché africain intéresse les français, mais ils ont besoin d’un partenaire local pour y investir. Le quotidien nous rappelle ainsi que, lors du dernier forum franco-africain, un cluster Finances a vu le jour. Ce dernier, qui rassemble les places financières de Paris, Casablanca et Abidjan, a pour objectif de financer l’économie africaine grâce à l’épargne collectée. Le CFC, quant à lui, devra accueillir le fonds Africa 50 qui a pour principale vocation le développement des infrastructures sur le sol africain.