La croissance économique du Maroc devrait rebondir en 2025 et évoluer à un rythme moins rapide en 2026. C’est ce qui ressort des dernières perspectives économiques mondiales publiées par la Banque mondiale. Le PIB du pays afficherait ainsi une croissance de 3,9% cette année et de 3,4% l’année prochaine, après une estimation de 2,9% pour 2024, selon l’institution financière internationale, qui souligne que «la sécheresse persistante a nui à l’activité au Maroc».
L’économie nationale devrait ainsi surpasser cette année la moyenne des économies de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), où la croissance serait de 3,4% en 2025, avant de rebondir à 4,1% en 2026, après un taux estimé à 1,8% pour 2024.
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La Banque mondiale souligne que les projections pour 2025 dans la région sont plus faibles que celles anticipées en juin, principalement en raison de la prolongation des réductions volontaires de production pétrolière par plusieurs grands pays exportateurs. Elle ajoute que les perspectives économiques régionales sont «particulièrement incertaines», dans un contexte marqué par la poursuite des conflits armés et des tensions toujours vives dans plusieurs pays.
Dans les pays du Golfe, la croissance devrait se consolider à 3,3% en 2025. Pour les pays importateurs de pétrole, la croissance repartirait à la hausse pour atteindre en moyenne 3,9% en 2025-2026, sous l’effet d’une demande intérieure plus soutenue dans un contexte d’atténuation des pressions inflationnistes.
La région MENA face aux risques de dégradation
En Égypte, précise-t-elle, l’activité économique bénéficiera d’une consommation privée renforcée par le recul de l’inflation, les envois de fonds des travailleurs émigrés, ainsi que des investissements financés par les Émirats arabes unis. La croissance devrait également s’accélérer en Jordanie, au Maroc et en Tunisie, tandis qu’elle devrait ralentir à Djibouti, principalement en raison de la stabilisation de l’activité portuaire.
Dans ses perspectives économiques mondiales, l’institution de Bretton Woods met en garde contre des risques de dégradation liés principalement à une escalade des conflits armés dans la région et à une intensification des incertitudes politiques, notamment face à la menace de réorientations mondiales inattendues. Dans les pays exportateurs de pétrole, une baisse de la demande mondiale et des prix du pétrole pourrait retarder davantage la fin des ajustements de production, ce qui pèserait sur les perspectives de croissance de l’ensemble de la région.
Quant aux pays importateurs de pétrole, ils pourraient souffrir d’une recrudescence des mesures protectionnistes chez leurs partenaires commerciaux, ce qui entraînerait une baisse de leurs exportations. Dans ces pays, une inflation mondiale plus «tenace» que prévu et des conditions monétaires plus restrictives qu’anticipé pourraient également alourdir le coût des financements étrangers.
Le PIB mondial croîtrait de 2,7% en 2025 et 2026
La Banque mondiale évoque d’autres risques de révision à la baisse des perspectives de croissance régionale, notamment la montée des troubles sociaux ainsi que la survenue plus fréquente de phénomènes météorologiques extrêmes et d’autres catastrophes naturelles. À l’inverse, note-t-elle, une politique monétaire mondiale plus accommodante qu’attendu pourrait entraîner un assouplissement des conditions de financement. De même, une croissance plus forte que prévu dans les grandes économies pourrait stimuler l’activité dans la région MENA en augmentant la demande mondiale.
Globalement, dans un contexte marqué par le recul progressif de l’inflation et des taux d’intérêt, l’économie mondiale devrait croître de 2,7% en 2025 et 2026, un taux comparable à celui de 2024, selon la Banque mondiale.