Avec la récente flambée des prix de certains produits alimentaires, la chaîne de distribution est à nouveau sous les projecteurs. La multiplicité des intervenants impacte lourdement les poches des citoyens qui imputent la responsabilité de la flambée des prix aux producteurs, ainsi qu’au ministère de l’Agriculture. Or, la responsabilité est à chercher du côté des marchés de gros, écrit La Vie Eco dans sa livraison hebdomadaire.
S’ils ne sont pas les seuls intervenants dans la chaîne de distribution, les marchés de gros des fruits et légumes (MGFL), compte tenu de leur organisation, leur mode de fonctionnement et leur gestion, y sont pour beaucoup dans la flambée des prix, note l’hebdomadaire. Le rapport de la Cour des comptes, publié en début de semaine, le relève: les marchés de gros connaissent des difficultés et peinent à assurer le rôle qui leur est dévolu.
Plusieurs raisons sont invoquées par l’institution présidée par Zineb El Adaoui. A leur tête, la non mise à jour de la réglementation correspondante. Certaines obligations, instaurées depuis les années 1960, "ont été outrepassées, voire sont tombées en désuétude, notamment celles relatives à l’obligation de passage des fruits et légumes par ces marchés et le système des mandataires et de rémunération", rapporte l’hebdomadaire.
A cette situation s’ajoute aussi la concurrence des autres marchés et circuits parallèles. Comme le relève La Vie Éco, les marchés de gros des fruits et légumes opèrent dans un environnement marqué par "une prolifération des marchés de gros non réglementaires et par la multiplication des grandes surfaces et des circuits parallèles non déclarés".
Ainsi, les volumes écoulés dans ces circuits peuvent même dépasser ceux enregistrés au niveau des marchés de gros réglementaires. Par conséquent, ces derniers ne détiennent que le tiers des parts du marché national, souligne l’hebdomadaire. Et de regretter que les deux tiers restants du marché soient, quant à eux, commercialisés à travers les autres circuits parallèles.
Alors qu’ils sont des services publics locaux dont la création et la gestion est confiée aux communes urbaines, les marchés de gros des fruits et légumes souffrent d’un manque de contrôle, d’une non-maîtrise des flux et des prix, ainsi que de la faiblesse des prestations fournies en contrepartie des rémunérations payées par les usagers. Ils souffrent aussi de l’occupation illégale et d’un manque d’hygiène et de salubrité.
Face à ce constat, la Cour des comptes recommande de revoir les avantages et faveurs accordés dans le cadre de la gestion des marchés de gros des fruits et légumes, tout en encourageant les formules à forte valeur ajoutée. Elle recommande également la mise en place d’un système de contrôle en vue de maîtriser les marchandises, les transactions et les prix, et de juguler l’informel.