Les fluctuations des cours du pétrole à la hausse comme à la baisse font frémir le gouvernement. Dans son édition du jour, L’Economiste explique que la hausse du cours du pétrole, notamment lorsque le baril atteint les 100 dollars, fait peser une crainte sur les équilibres financiers du Maroc. «Dans le même temps, les périodes de prix modérés n'ont que peu d'effets», soutient le journal qui constate que le déficit commercial a dépassé son pic de 2012 pour atteindre 206 milliards de DH en 2018, soit 20% du PIB. Il faut dire, comme le relève le quotidien, qu'il y a une inadéquation au niveau des importations. Le Maroc importe «des balais, des chaussettes, des théières...».
L’Economiste note que si le déficit commercial culmine à 116 milliards de DH avec l'Europe, principal partenaire économique du Royaume, il affiche un excédent avec l'Afrique et ce pour la quatrième année consécutive. «Les échanges ont atteint 41 milliards de DH en 2018 dont 22 milliards de DH d'exportations. Ces dernières ont augmenté de 29% en quatre ans alors que les importations ont baissé de 5% sur la période. Ce repli provient essentiellement des échanges avec les pays de l'UMA (-23%)». Le journal estime que la réorientation de la stratégie africaine du Maroc donne des résultats encourageants même s’il reste encore beaucoup à faire.
«Le retour du Maroc dans l'Union africaine et l'adhésion à la CEDEAO vont servir ce dessein. A la clé, il y aura une ouverture plus grande sur les marchés de l’Afrique subsaharienne et plus de facilité pour les entreprises marocaines d'y exporter». Elles pourront être aidées en cela par les banques et les compagnies d'assurances marocaines qui sont bien ancrées sur ces marchés.
Aujourd'hui, 38% des exportations vers l'Afrique sont les engrais, les boîtes de conserves et les poissons (frais, salés, séchés ou fumés). Le ciment y est aussi envoyé (plus de 500 millions de DH en 2018). «Le Sénégal, la Côte d'Ivoire, la Mauritanie, l'Algérie ou encore le Nigéria sont parmi les principales destinations des produits marocains». Le Maroc lui se ravitaille principalement d’Egypte, d’Algérie et de Tunisie pour 14,7 milliards de DH en 2018, soit 78% du volume global des importations d'origine africaine. «Le Maroc achète essentiellement les hydrocarbures, les dattes et les huiles de pétrole et lubrifiants aux pays africains».