Dans son édition du jour, L'Économiste publie une interview avec Mehdi Serghini, associé chez Deloitte Financial Advisory, sur l’attractivité du Maroc pour les investissements, surtout en cette période de crise sanitaire mondiale. «Le tableau n’est pas si noir. Tout d’abord, le Maroc, en tant que signataire du projet BEPS visant à combattre l’érosion de la base d’imposition et le transfert indu de bénéfices, s’était engagé à modifier ses régimes préférentiels. C’est une grande avancée en termes de mise en conformité avec les standards internationaux et donne un gage de sérieux pour les investisseurs», souligne Mehdi Serghini.
A la question de savoir s’il avait constaté un impact sur les projets d’investissement de ses clients, Mehdi Serghini soutient que, pour le moment, aucun impact n’a été constaté. Il fait d’ailleurs remarquer que, même si les incitations fiscales à l’investissement ont été réduites, elles n’ont néanmoins pas disparu et que les régimes fiscaux des zones d’accélération industrielle et de CFC restent attractifs. «Le choix d’investir au Maroc n’est jamais uniquement guidé par la fiscalité. C’est plutôt un bonus, le Maroc disposant de bien d’autres atouts», estime-t-il. «C’est certain que le changement de régime fiscal CFC (Casablanca Finance City) peut impacter négativement les business plans des investisseurs déjà établis. Mais il peut aussi impacter positivement car, dorénavant, ce sont tous les revenus d’une entreprise CFC qui sont soumis à l’IS à 15% (après l’exonération quinquennale), alors qu’auparavant, seuls les profits à l’export bénéficiaient du taux réduit de 8,75%», détaille Mehdi Serghini.
Selon lui, le Maroc est un marché en croissance, qui a de grands atouts à faire valoir, mais certaines réformes clés sur le plan fiscal, tel que le système d’intégration fiscale ou juridique (l’amélioration de la gestion de l’insolvabilité des entreprises), doivent être engagées afin d’améliorer le climat des affaires.