Depuis l’an dernier, le Royaume a de nouvelles ambitions pour son industrie navale, suite au discours du Souverain du 6 novembre dernier, appelant à la reconstitution d’une flotte de la marine marchande forte et compétitive et à l’établissement d’une économie maritime. Toutefois, les pouvoirs publics ne disposaient pas, jusqu’ici, d’une personne mandatée, qui serait leur unique interlocuteur auprès du secteur privé.
«Sous l’impulsion de Brahim Yacoubi Soussane, les associations professionnelles, les armateurs de pêche et de commerce, les PME de services et industrielles, les startups, les universités, les centres de formation, les incubateurs, etc, se sont mobilisés et ont créé le premier Cluster industrie navale du Maroc dont l’objectif principal est de porter ces nouvelles ambitions du pays», explique Challenge.
Les divers acteurs privés membres du cluster ont donc récemment élu Brahim Yacoubi Soussane en tant que Président du Cluster industrie navale du Maroc (CINM).
Également président de Plastics & Plating, spécialisé dans la production de pièces plastiques et mécaniques, il dirige le Groupe Offshore Maroc, qui opère depuis plus de 34 ans dans le remorquage maritime et l’assistance en haute mer de navires, via une dizaine d’unités de remorquage situées dans plusieurs ports du Royaume.
Diplômé de l’ESLSCA Business School de Paris, Brahim Yacoubi Soussane dirige Soyapar, le holding familial fondé par Abed Yacoubi Soussane et opérant dans divers secteurs, dont le remorquage et le sauvetage en mer, l’industrie agroalimentaire, celle des composants automobiles, ou encore dans l’immobilier.
Le Cluster qu’il préside désormais s’est fixé comme objectifs de fédérer les différents acteurs privés et publics de l’écosystème maritime, portuaire et industriel pour œuvrer au développement de l’industrie navale au Maroc, et de participer aussi à assurer la souveraineté industrielle du Royaume, pour répondre aux besoins de sa flotte militaire, dans la pêche et la marine marchande.
Selon l’hebdomadaire, cette nouvelle instance «vise à encourager le développement d’une offre ‘made in Morocco’ dans l’industrie navale, compétitive et à forte valeur ajoutée, pour la création d’emplois et de richesses, et pour attirer des investissements directs étrangers».
Au Maroc, l’industrie navale dispose d’opportunités indéniables pour les investisseurs nationaux.
L’écosystème ouvre de nouvelles perspectives, surtout dans certaines filières comme la réparation, le démantèlement des navires ou la sous-traitance.
Le magazine précise que les besoins sont en effet importants, en ce qui concerne le renouvellement de la flotte nationale de navires de pêches hauturière (plus de 200 navires), sans compter la reconstitution d’une flotte marchande nationale, surtout pour les «trafics de niches vracs secs et trafics conteneurs», en direction des ports de l’Afrique de l’ouest, avec des navires d’une taille adaptée aux capacités de l’industrie navale marocaine (c’est-à-dire des navires de moins de 120 mètres de largeur).
À cela, indique le CINM, s’ajoute la nécessité d’appuyer et de renforcer l’industrie navale du pays, dont la flotte militaire nationale, dont le carnet de commandes concerne une trentaine de navires.
Au port de Casablanca, une nouvelle zone dédiée aux chantiers navals a été initiée, avec des infrastructures modernes et de grandes capacités d’accueil.
Par ailleurs, des zones industrielles compétitives au développement de l’industrie navale ont été installées dans différents ports, ou près de ceux-ci (comme celui de Nador West Med ou de Dakhla Atlantique).