La conjoncture est loin d’être rose pour le secteur de l’industrie qui semble avoir tourné au ralenti durant le premier semestre de l’année. C’est en tout cas la lecture que fait l’Economiste dans son édition du lundi 4 août en se basant sur les dernières statistiques du commerce extérieur.
Il faut dire que le niveau des importations de certains produits permet de faire une évaluation du rythme auquel évoluent les secteurs productifs, et particulièrement l’industrie. Et à ce niveau, les dernières données publiées par l’Office des changes n’ont rien de rassurant.
Le quotidien commence d’abord par s’intéresser à la facture énergétique qui a baissé de 0,7% à fin juin dernier comparativement à fin juin 2018, tandis que sa part dans le total des importations du pays est passée de 16% à 15,3%. Cela aurait été une bonne nouvelle si cette baisse résultait d’une chute des cours à l’international. Or, il n’en est rien. Si la facture énergétique baisse, c’est principalement à cause de la baisse des volumes d’achat de l’ensemble des produits pétroliers et de l’électricité. En d’autres termes, les secteurs productifs, et à leur tête l’industrie, ont consommé beaucoup moins d’énergie durant le premier semestre, ce qui est le signe d’un rythme de production plus faible que celui de la même période de 2018.
Autres indicateurs sur la baisse d’activité: le niveau des importations des biens d’équipement qui sont un reflet du rythme d’investissement des entreprises. Certes, au total, les statistiques font ressortir une hausse de 10% de cette catégorie au premier semestre. Sauf que dans le détail, ce sont principalement les importations des composants liés à l’industrie aéronautique qui ont boosté ces chiffres, tandis que les importations des biens d’équipement destinés aux autres industries sont en berne. Ceci fait rappeler à l’Economiste la dernière sortie du gouverneur de Bank Al-Maghrib lorsqu’il présentait le rapport annuel de son institution il y a quelques jours au souverain et dans lequel il avait justement relevé une faiblesse de l’investissement des secteurs privés.
C’est dire que le tableau est peu réjouissant. Cependant, comme le fait remarquer le journal, une note positive est tout de même à relever. Elle concerne le bon rythme des importations des demi-produits, notamment les produits en acier. Selon la même source, c’est là une traduction de la reprise que connaît le secteur du BTP, un des principaux employeurs du royaume.