Le gouvernement n’a pas fini de justifier sa décision d’indexer les prix du carburant. Najib Boulif, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la gouvernance, a animé une conférence cet après midi une conférence à Casablanca sur le sujet. Cette rencontre intervient quelques heures à peine après la réunion, tenue à Rabat, de la commission parlementaire des finances et du développement économique à la Chambre des représentants. Une rencontre marquée par un débat houleux, c’est le moins que l’on puisse dire. Il faut dire que la dernière décision de Benkirane ne fait pas que des heureux.
Même au sein du PJD, on pointe du doigt la démarche du chef du gouvernement. Abdellah Bouanou, président du groupe parlementaire du Parti justice et développement (PJD), a lui-même relevé la nécessité de consulter et d'impliquer le consommateur marocain dans la prise de décision de manière à garantir un accès transparent à l'information. Bouanou a également relevé l'impératif de "revoir la structure des prix". Le PJDiste a mis l'accent sur la charge financière supportée par le consommateur marocain, appelant à intensifier les opérations de contrôle pour "mettre fin aux différents types d'économies de rente exercés par certains lobbies influents".
L’opposition monte à la chargeL’Istiqlal y va également de ses reproches. Noureddine Madiane, président du groupe de l'Istiqlal à la première Chambre, note ainsi que le gouvernement n'a pas "organisé, comme promis, un débat national en la matière avant toute prise de décision". Du côté du parti de la rose, le député Mustapha Hanine n'a pas caché sa déception quant à la décision d'indexation des prix des carburants qui, selon lui, contredit les promesses du gouvernement qui s'était engagé à préserver le pouvoir d'achat du citoyen et son bien-être social. Même son de cloche réprobateur auprès du PAM. Lors de cette réunion parlementaire, Abdellatif Ouahbi a "blâmé" le gouvernement pour l'"absence d'une vision économique globale".
Najib Boulif a du mal à convaincre
Des reproches face auxquelles le ministre n’a que de très maigres arguments. Au début de la réunion, Boulif avait déclaré que "cette nouvelle décision s'inscrit dans le cadre d'une approche volontariste adoptée par le gouvernement en vue de soutenir et préserver le pouvoir d'achat du citoyen dans une conjoncture économique morose". Se voulant pédagogique, le ministre des Affaires général explique "la relation de cause à effet entre l'augmentation des charges de compensation et le creusement du déficit budgétaire", justifiant ainsi "l'obligation" du gouvernement "de respecter les plafonds consacrés à la subvention étatique dans le cadre de la Loi des finances". Des explications qui auraient moins eu l’air de justifications si Benkirane avait pris le temps de les expliquer aux politiques et aux marocains avant de signer le décret.







