Du côté de l'immobilier, l'année 2015 a été pour le moins mouvementée. Les déboires financiers des majors (Addoha, Alliances, CGI, etc), d'abord, ont fortement pesé sur l'activité. “Les prix connaissent une forte correction. Pourtant, des villes comme Rabat et Casablanca ont résisté pendant longtemps, mais le pricing commence à y reculer”, explique Youssef Ibn Mansour, président de la Fédération nationale des promoteurs immobiliers (FNPI).
Selon la corporation, cette baisse des prix se situerait entre 15 et 20%. Cette dépréciation se conjugue avec une faiblesse de la demande. Au niveau de Casablanca, les contractions de prix ont été enregistrées dans les zones de Roches Noires, Ben M'Sick, Sidi Othmane ou encore Bourgogne. Cette situation pousse la profession à explorer différentes voies pour relancer la machine. “Nous devons redéfinir le rôle des acteurs privés dans le secteur immobilier”, précise le président de la FNPI.
Pour les opérateurs, il est impératif de mettre en place une nouvelle politique de l'habitat. “L'Etat n'arrive pas à mettre à jour les plans d'aménagement et les schémas directeurs. Ce qui a entraîné un éclatement des villes et les problèmes que cela implique”, soutient Ibn Mansour dans les colonnes du quotidien. Parmi les options proposées par les professionnels, la mise en place d'un observatoire indépendant pour harmoniser les chiffres clés du secteur.
L'accès au foncier et sa gestion est également un chantier prioritaire pour la corporation. “La cherté de l'immobilier s'explique en grande partie par la spéculation, le déficit d'aménagement et de règlement du potentiel foncier. Ces chantiers relèvent de la responsabilité de l'Etat”, selon un responsable de la fédération. Ce dernier impute également le blocage du dispositif de logements destinés à la classe moyenne au manque de foncier.
Pour remédier à cette situation, les promoteurs proposent la création d'un organisme indépendant qui se chargerait du rachat du foncier détenu par les opérateurs pour le réinjecter dans le marché en fonction des mises en chantier. Une sorte de régulateur du foncier, en somme.
Enfin, le financement de l'immobilier reste aussi une priorité pour les opérateurs. Les crédits octroyés aux promoteurs ont connu une baisse de 7% entre novembre 2014 (63,7 millions DH) et le même mois en 2015 (60,2 millions DH).