Immobilier: la déprime atteint aussi le bâti ancien

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Que ce soit dans le neuf, la seconde main ou l'ancien, les prix subissent une baisse dans le secteur immobilier. Les acquéreurs potentiels peuvent s'en frotter les mains mais cette morosité du secteur est souvent le reflet d'une conjoncture économique difficile.

Le 24/05/2016 à 10h17

Les temps sont décidément bien durs pour le secteur immobilier, et pas seulement dans le segment du neuf. Les biens de seconde main ou d’occasion semblent aussi connaître une mauvaise conjoncture.

C’est en tout cas ce que l’on peut déduire de l’indice des prix des actifs immobiliers calculés chaque trimestre par Bank Al-Maghrib.

Pour sa livraison au titre du premier trimestre 2016, la Banque centrale fait en effet ressortir une baisse de 8,5% du nombre de transactions comparativement au dernier trimestre 2015.

Et c’est surtout au niveau des biens résidentiels que la conjoncture se montre plus morose avec un recul de 12,1% des transactions.

En revanche, les ventes se sont accrues de 1,1% pour le foncier et de 3,2% pour les actifs à usage professionnel.

Les prix quant à eux se sont quasiment stabilisés avec notamment des augmentations de 1,2% des prix du foncier et de 3,6% pour les biens à usage professionnel qui ont compensé la baisse de 0,7% des prix du résidentiel.

Comparativement à la même période l’année 2015, les prix accusent cependant une baisse de 2%, impactés par la diminution de 3,6% des prix dans le segment du résidentiel, alors que ceux du foncier et des biens à usage professionnel se sont accrus de 1,2% et de 2,1% respectivement.

Ces données sont d’autant plus inquiétantes que la tendance semble être générale. La Banque centrale fait en effet remarquer que les prix ont diminué dans les principales villes, à l’exception de Marrakech, Kenitra et El-Jadida où ils ont enregistré des hausses.

S’agissant des transactions immobilières, elles ont quasiment stagné à El-Jadida, augmenté à Rabat, Kenitra et Fès et diminué dans les autres grandes villes.

Au niveau de Casablanca, les prix ont légèrement diminué de 0,9%, en relation avec une baisse de 1,7% pour les appartements et de 3,2% pour les biens à usage professionnel. A l’inverse, les prix des terrains ont progressé de 3,2%. Concernant le nombre de transactions, on constate une baisse de 7,3%, reflétant principalement la diminution de 13% des ventes d’appartements.

A Rabat, les prix de l'immobilier ont régressé de 2,1%, résultat de la baisse de 2,9% pour les appartements, les prix des locaux commerciaux ayant, en revanche, progressé de 6%. Pour ce qui est des ventes, elles ont sensiblement augmenté de 14,3%, avec une hausse de 17,2% pour le résidentiel et de 15,4% pour les biens à usage professionnel. Les ventes du foncier ont, en revanche, diminué de 10%.

Bien entendu, ceux qui souhaitent acquérir un bien immobilier devraient être rassurés par les données de Bank Al-Maghrib, qui confirment d’ailleurs une tendance observée dans le secteur depuis quelques mois déjà. Cependant, il faut garder en tête que la morosité du secteur de l’immobilier est souvent le reflet d’une conjoncture économique globale plus délicate.

Par Younès Tantaoui
Le 24/05/2016 à 10h17