Huile d’olive: confronté à une baisse de la production, le Maroc s’approvisionnera auprès du Brésil

De l'huile d'olive.

En vue de juguler la hausse des prix de l’huile d’olive découlant de la baisse prévisionnelle de la production nationale cette année, le Maroc a décidé de se tourner vers le Brésil pour importer d’importantes quantités de cette denrée au cours des prochains mois. Les détails.

Le 07/11/2024 à 13h59

Le Maroc s’approvisionnera en huile d’olive auprès du Brésil. Dans un communiqué publié le 5 novembre, le ministère brésilien de l’Agriculture et de l’Élevage annonce avoir reçu une autorisation du gouvernement marocain pour exporter cette denrée vers le Royaume. L’institution précise que cette autorisation, fruit d’un travail conjoint avec le ministère marocain des Affaires étrangères, s’ajoute à celle obtenue en septembre dernier pour l’expédition de drêches de distillerie (DDG ou DDGS) du Brésil vers le Maroc.

Le ministère révèle qu’en 2023, le Maroc était la troisième destination principale des exportations agricoles du Brésil en Afrique, avec des achats d’une valeur totale de 1,23 milliard de dollars. Un dynamisme qui s’est poursuivi en 2024, avec des exportations qui ont dépassé les 903 millions de dollars entre janvier et septembre 2024.

Importations de «10.000 tonnes» d’huile d’olive

À en croire l’attachée agricole du Brésil à Rabat, Ellen Elizabeth Laurindo, citée par le média spécialisé Monitor Mercantil, le Maroc a fixé un quota d’importation de 10.000 tonnes d’huile d’olive brésilienne jusqu’à la fin de l’année en cours, une autorisation qui pourrait être renouvelée en 2025.

En décidant de s’approvisionner sur le marché brésilien, le Royaume souhaite combler le déficit de la production locale causé par la sécheresse persistante, qui ne devrait pas dépasser les 950 millions de tonnes cette année, soit une baisse de 11% par rapport à l’année dernière, selon le ministre de l’Agriculture Ahmed El Bouari.

Conséquence: le prix du litre d’huile d’olive a franchi, en septembre dernier, la barre symbolique des 130 dirhams, et devrait même augmenter dans les grandes villes, selon plusieurs professionnels du secteur. Afin de juguler cette envolée des prix, le gouvernement a décidé de suspendre les droits d’importation sur les variétés dites «vierges» et «extra-vierges», et de diversifier ses sources d’approvisionnement, en y intégrant le Brésil.

Par Elimane Sembène
Le 07/11/2024 à 13h59