Alors que la croissance du PIB ne devrait pas dépasser la barre des 4,5% en 2015, et ce malgré une très bonne année agricole, l’endettement intérieur continue de se creuser à un rythme très soutenu. En effet, au terme des 11 premiers mois de l’année en cours, l’encours de la dette intérieure affiche une progression de 10,65% pour atteindre 472,9 milliards de dirhams.
Une forte hausse qui s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la persistance du déficit budgétaire qui s’est établi à 41,6 milliards de dirhams à fin novembre 2015, en diminution certes par rapport à son niveau de la même période de l’exercice précédent (-50,60 milliards de dirhams).
Un déficit que le Trésor a comblé en recourant exclusivement à l’endettement intérieur via le marché des adjudications. Sur ce marché, les souscriptions du Trésor ont atteint 142,3 milliards de dirhams pour des remboursements ressortant à 97,4 milliards de dirhams, soit des levées nettes d’un montant de 45 milliards de dirhams qui ont augmenté sensiblement l’encours de la dette intérieure.
Ensuite, non seulement le Trésor n’a pas eu recours au marché international de la dette, il a continué à se désendetter sur celui-ci en s’acquittant des charges d’intérêt de la dette se chiffrant à 3 milliards de dirhams au titre des 11 premiers mois de l’année.
Par ailleurs, la hausse de l’endettement s’explique aussi par la chute des dons des pays du Golfe tombés à seulement 1,975 milliard de dirhams à fin novembre 2015 contre 10,713 milliards de dirhams à la même période de l’année dernière réduisant ainsi les ressources du Trésor et accentuant le niveau du déficit budgétaire et donc le recours à l’endettement intérieur.
Conséquence, les charges en intérêt de la dette ne cessent de croître. Pour les 11 premiers mois de l’année en cours, celles-ci ont progressé de 14,3% pour atteindre 25,70 milliards de dirhams dont 22,72 milliards de dirham (+14,9%) au titre de la charge de la dette intérieure et 3 milliards relatifs à la charge de la dette extérieure (+9,9%).