Les études d’avant-projet de l’unité de production d’ammoniac vert du groupe OCP à Tarfaya débuteront au cours du mois de septembre. C’est ce qu’a révélé le bureau d’études et de conseil en ingénierie australien Worley, dans son dernier rapport annuel publié le 27 août. «Une fois les travaux d’avant-projet achevés, suivront les phases d’ingénierie, d’approvisionnement et de management de la construction», indique le cabinet partenaire du groupe OCP au sein de la co-entreprise JESA, un des poids lourds de l’ingénierie au Maroc.
Worley précise que ce site, fruit d’un investissement de 70 milliards de dirhams, sera opérationnel à partir de 2027, avec une capacité de production initiale d’un million de tonnes d’ammoniac vert par an, qui pourrait passer à 3 millions de tonnes d’ici 2032. L’infrastructure comprendra des usines d’hydrogène et d’ammoniac alimentées par énergie éolienne et solaire, des installations de stockage ainsi qu’un réseau de transport.
Le Maroc, futur «hub mondial de l’hydrogène»
Le cabinet australien annonce également le lancement des études d’avant-projet de l’usine d’hydrogène vert de Jorf Lasfar (JH2P) en novembre prochain. Un site qui disposera «d’une installation d’hydrogène multitechnologies qui alimentera une usine d’ammoniac vert à l’échelle industrielle, avec une capacité de 100.000 tonnes par an», précise la même source, assurant que ces deux unités industrielles permettront au Maroc de devenir «un hub mondial de l’hydrogène».
Rappelons que les deux projets entrent dans le cadre du programme de développement 2023-2027 du groupe OCP, portant sur une enveloppe d’investissement de 130 milliards de dirhams. Objectif: réduire les importations d’ammoniac du groupe marocain, qui avaient coûté près de 20 milliards de dirhams en 2022. Une facture susceptible d’augmenter, vu la flambée des prix internationaux de cet intrant depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine.
Mieux, la production d’ammoniac vert permettra au leader mondial des engrais à base de phosphates de pouvoir approvisionner dans des conditions optimales l’Europe et les États-Unis, deux marchés dont la législation commerciale se fait de plus en plus sévère au sujet des bilans carbone.