Gestion de l’eau: où en est le Maroc?

Robinet de distribution d'eau potable.

Revue de presseLa ville de Fès a accueilli, les 6 et 7 juillet, la 3e édition de la Conférence internationale de l’eau et du climat. L’occasion de mettre en avant la présidence marocaine du Réseau international des organismes de bassin (RIOB) pour la période 2019-2024. Le rendez-vous a aussi permis de souligner les efforts continus déployés par le Royaume pour contribuer à l’agenda climatique. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 09/07/2023 à 22h33

Plus de 500 participants venus des cartes coins du monde ont assisté à la 3e édition de la Conférence internationale de l’eau et du climat (CIEC), les 6 et 7 juillet à Fès. L’événement avait pour thème «La gestion de bassin: clé pour l’adaptation et l’atteinte des Objectifs de développement durable», indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du lundi 10 juillet. Ce rendez-vous, qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre le ministère de l’Équipement, le Conseil mondial de l’eau et le Réseau international des organismes de bassins (RIOB), a été l’occasion pour les participants de discuter des défis liés à la gestion de l’eau dans un contexte de changement climatique.

Lors de son intervention, Nizar Baraka, ministre de l’Équipement et de l’Eau, a rappelé les contraintes liées à la rareté des ressources en eau et à l’irrégularité de leur répartition dans le temps et dans l’espace. «Cette situation est appelée à s’aggraver à l’avenir, du fait de la hausse des températures et de la diminution des apports en eau», affirme le ministre.

Nizar Baraka a également expliqué qu’afin de s’adapter à l’impact du changement climatique sur les ressources en eau, le Royaume a pris de manière proactive des mesures immédiates pour faire face à la pénurie d’eau, programmant et activant des projets structurés dans un cadre participatif entre tous les secteurs et institutions concernés, ainsi que le secteur privé, compte tenu de son expérience dans la réalisation de grands projets.

«Nous œuvrons à réaliser un important programme de projets de dessalement d’eau de mer pour toutes les villes côtières afin d’assurer l’eau potable et l’eau industrielle, ce qui va permettre de réduire la pression sur les ressources en eau conventionnelles de notre pays, et d’allouer cette eau aux régions intérieures pour garantir l’eau potable à la population et répondre aux besoins en eau d’irrigation des grands, moyens et petits périmètres équipés», souligne-t-il.

Intervenant à cette rencontre, Loïc Fauchon, président du Conseil mondial de l’eau (CME), a mis l’accent sur les défis liés à la population mondiale qui, chaque jour, se concentre un peu plus dans les mégacités où les niveaux de vie, en augmentation exponentielle, tirent irrémédiablement la consommation en eau.

«Le Maroc lui-même est victime de cette surchauffe urbaine et démographique. Nous sommes passés, en seulement 30 ans, de 5,3 milliards à 7,7 milliards d’habitants dans le monde. Et le Maroc est passé de 33 à 37 millions d’habitants en seulement 10 ans, alors que la ville de Fès se rapproche désormais du million et demi d’habitants», précise Loïc Fauchon. Pour faire face à cette situation, le président du CME propose, entre autres options, de réguler la demande pour tous les usages de l’eau, c’est-à-dire de consommer moins et mieux. Il est également question de faire appel aux réserves souterraines avec précaution pour ne pas épuiser les nappes fossiles, difficilement renouvelables, et de transférer l’eau sur de plus grandes distances. Loïc Fauchon a également appelé à augmenter les capacités de dessalement de l’eau de mer et des eaux saumâtres, comme le font déjà plus de 70 pays dans le monde grâce à l’usage de l’osmose inverse.

Le rendez-vous de Fès avait des allures de répétition générale avant la COP28 prévue à Dubaï en fin d’année.

Par Nabil Ouzzane
Le 09/07/2023 à 22h33