L’inflation a touché de nombreux intrants, entraînant une augmentation considérable du coût de production et réduisant la rentabilité des exploitations agricoles. Les prix des engrais, pesticides et plastiques se sont envolés, de même que les coûts de transport et d’énergie, ajoutant une charge financière supplémentaire pour les producteurs. C’est ce qu’a confirmé l’Association marocaine des producteurs et producteurs-exportateurs de fruits et légumes (Apefel) dans sa présentation devant la mission parlementaire chargée de s’enquérir de la distribution et de la commercialisation des produits agricoles.
Les engrais et les pesticides tirent les prix à la hausse
Dans sa présentation, l’Apefel a tout d’abord insisté sur la flambée des prix des engrais. On apprend ainsi qu’entre mars 2021 et mars 2022, le prix de l’ammonitrate a connu une hausse de 466,7% et que celui du phosphate monoammonique (MAP) a augmenté de 61,1%.
Le prix du nitrate de potasse a, lui, a bondi de 152,9%, contre 150% pour le sulfate de magnésium, 150,9% pour l’acide nitrique, 64,2% pour l’acide phosphorique, 108,3% pour l’acide sulfurique, 254,8% pour le nitrate de chaux et 225,6% pour l’urée. Idem pour les pesticides, dont la hausse a dépassé les 15% pour plusieurs produits.
Ce trend haussier n’a pas épargné, par ailleurs, le plastique (+30%), les plants de tomates (+5%), les adhésifs (+5%) et les ficelles noires (+60%). En plus des intrants agricoles, la hausse des coûts de transport et d’énergie a également eu un impact conséquent sur les dépenses de production.
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Cette augmentation n’a pas épargné non plus les charges liées au personnel. L’Apefel fait ainsi état d’une augmentation de 20.000 dirhams par hectare du coût de la main-d’œuvre en application de l’évolution du salaire minimum agricole garanti (SMAG).
Quel impact sur les tomates rondes?
Prenant l’exemple des tomates rondes en sol sous-serre, l’Apefel a indiqué qu’avant la crise sanitaire et la hausse des prix des intrants, le coût de production d’un kilogramme était compris entre 3,5 et 4 dirhams, avec un total de charges s’élevant à 623.407 dirhams/hectare. Actuellement, ce coût varie entre 4 et 4,5 dirhams, avec un total de charges de 778.134 dirhams/hectare. Plus alarmant, si la tendance haussière des prix des intrants persiste, le coût de production pourrait dépasser les 5 dirhams le kilogramme à l’avenir, avec un total de charges de 934.180 dirhams/hectare, alerte l’association.
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Pour rappel, le ministre de l’Agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohamed Sadiki, avait souligné, mercredi 5 avril 2023, que l’inflation importée, la hausse des coûts de production et les perturbations saisonnières sont à l’origine de la hausse des prix des produits agricoles.
Il avait aussi plaidé pour le développement des filières, notamment par une intervention plus ciblée sur l’amont et la réallocation des efforts sur l’aval, la modernisation des circuits de distribution, ainsi que l’investissement dans l’efficacité hydrique et énergétique, pour une meilleure préservation des ressources naturelles et la création d’activités génératrices de revenus.