Le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa rejette fermement l’idée d’une loi de finances rectificative. Il se montre néanmoins conscient que l’économie marocaine est loin de pouvoir réaliser une croissance de 3% en 2022, soit le taux projeté par la loi de finances en cours d’exécution. Idem pour l’inflation qui devrait atteindre cette année 5%, contre une prévision initiale limitée à 2%.
«Mise à part la croissance et l’inflation, les autres rubriques de la Loi de finances restent intactes: l’investissement public, les dépenses de personnel, les recettes fiscales, les recettes douanières, le déficit budgétaire, la balance des paiements», a expliqué Fouzi Lekjaa, interviewé au cours de l’émission Décryptage, diffusée hier, dimanche 3 juillet, sur les ondes de MFM Radio.
Le recours à une loi de finances rectificative, insiste-t-il, se justifie quand le cadre établi par la loi de finances ne permet pas d’assurer un fonctionnement et une exécution normales du budget.
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«Aujourd’hui, nous sommes au deuxième semestre, je l’ai dit et le redis. Les choses évoluent comme prévu par la loi de finances 2022», a expliqué, rassurant, le ministre du Budget, selon lequel «grâce aux efforts de tous, la gestion des finances publiques se fera dans de bonnes conditions».
Pour Fouzi Lakjaa, en effet, «la croissance économique à plus de 7,3% réalisée en 2021 a été utile et nous a permis de maintenir les recettes fiscales à un niveau conforme aux prévisions».
Rappelons que début juin, l'Exécutif a décrété une rallonge de 16 milliards de dirhams à intégrer dans les charges communes. Une pirouette budgétaire, rendue possible par les dispositions de l'article 60 de la loi organique des finances, qui mentionne le fait qu’«en cas de nécessité impérieuse et imprévue d'intérêt national, des crédits supplémentaires peuvent être ouverts par décret en cours d'année».