Fouzi Lekjaa: «Le gouvernement a une vision pour assurer le financement de la protection sociale et de l’aide sociale directe jusqu’en 2026 et au-delà»

Le ministre délégué chargé du Budget, Faouzi Lekjaa.

Le 13/12/2023 à 08h32

VidéoLe ministre délégué au Budget, Fouzi Lekjaa, a assuré, ce mardi devant la Chambre des conseillers, que le gouvernement a une vision pour assurer «la pérennité du financement» pour la mise en œuvre des chantiers importants de la protection sociale et de l’aide sociale directe.

Le coût global de la généralisation de la protection sociale s’élèvera à 51 milliards de dirhams, dont la moitié sera assurée par l’État, alors que le reste proviendra d’une part des cotisations. Quant à l’aide publique minimale de 500 dirhams par mois, qui ira aux familles démunies éligibles, elle nécessitera quelque 16 milliards de dirhams en 2024.

Cette aide directe concernera «60% des familles ne disposant pas d’une couverture sociale», a affirmé Fouzi Lekjaa aux élus, qui avaient adressé huit questions groupées relatives au financement des deux chantiers. «Le nombre de candidats qui ont sollicité jusqu’ici cette aide directe à travers une plateforme digitale s’est élevé à un million de personnes», a-t-il ajouté. Rappelons que le début du versement de cette aide est prévu pour la fin de ce mois de décembre.

«Le gouvernement a une vision pour assurer le financement de ces deux chantiers révolutionnaires jusqu’en 2026 et même au-delà», a martelé le ministre, avant de livrer les premiers chiffres officiels sur le coût de cette couverture médicale. «Le financement du chantier de la protection sociale (...) nécessitera un budget annuel de 35 milliards de dirhams en 2024, pour atteindre 40 milliards de dirhams en 2026», a-t-il fait savoir.

«C’est pour cette raison qu’il faut que les adhérents à l’assurance maladie obligatoire Tadamon, qui se chiffrent à 11 millions, assurent régulièrement les cotisations, car une partie de la pérennité du financement se trouve là».

Le ministre a informé les élus qu’une partie des adhérents issus des métiers et des personnes non salariées «ne s’acquittent pas encore de leurs cotisations, qui varient entre 100 et 180 dirhams par mois». Pourtant, si ces adhérents cotisent de façon régulière, cela leur permettra d’obtenir de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) des remboursements qui s’élèveront «en moyenne, et par mois, à 600 dirhams».

«Le taux de cotisation à la couverture sociale ne dépasse pas 0,9% de la valeur du SMIG», a-t-il indiqué, avant de se féliciter que la gouvernement ait «réussi, en peu de temps, le lancement de la protection sociale, en portant à un total de 22 millions le nombre de bénéficiaires d’une couverture médicale».

La réussite du coup d’envoi a également concerné le chantier de l’aide sociale directe, selon Fouzi Lekjaa, qui a loué la vision clairvoyante du roi Mohammed VI dans l’élaboration et la mise en œuvre des deux grands chantiers.

Le ministre délégué au Budget s’est par ailleurs attardé sur la question de la Caisse de compensation, qui va entamer en 2026 la baisse de ses interventions en appliquant «le plafonnement des prix de certains produits», tels que le sucre et la farine. Il a notamment rappelé une première hausse de 10 dirhams sur le prix de la bonbonne de gaz en 2024 et une seconde de 10 dirhams en 2025. Ces mesures devraient permettre, selon lui, de générer «des marges financières de 3 milliards de dirhams en 2024, de 8 milliards de dirhams en 2025 et de 12 milliards de dirhams à partir de 2026».

Par Mohamed Chakir Alaoui et Fahd Rajil
Le 13/12/2023 à 08h32