Forsa: entre porteurs de projets et tutelle, rien ne va plus

La ministre du Tourisme, de l'Artisanat et de l'Economie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, lors du lancement effectif du programme gouvernemental Forsa, le 12 avril 2022 à Rabat.

La ministre du Tourisme, de l'artisanat et de l'économie sociale et solidaire, Fatim-Zahra Ammor, lors du lancement effectif du programme gouvernemental Forsa, le 12 avril 2022 à Rabat. MAP

Revue de presseLe torchon brûle à nouveau entre les porteurs de projets ayant souscrit au programme Forsa et le ministère du Tourisme, chargé de son exécution. La tutelle est accusée de ne pas tenir ses engagements. A sa décharge, elle évoque des «scénarios infondés». Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Les Inspirations Eco.

Le 26/09/2024 à 22h31

Le programme gouvernemental Forsa pour l’appui à l’entrepreneuriat et à la création d’emploi est une nouvelle fois au cœur d’une polémique. C’est ce qu’indique le quotidien Les Inspirations Eco dans son édition du vendredi 27 septembre, rappelant qu’il y a quelques mois, certains porteurs de projets affirmaient ne pas avoir perçu les financements promis dans les temps, ce qui les aurait mis en situation d’endettement.

«Aujourd’hui, d’autres reviennent à la charge et dénoncent les blocages administratifs. Le désarroi est tel que ces entrepreneurs ont saisi le médiateur du Royaume pour faire pression et réclamer le respect des engagements en termes de financement», lit-on.

La polémique enflant, le ministère du Tourisme, en charge de la mise en œuvre du programme via la Société marocaine d’ingénierie touristique (SMIT), a tenu à apporter des clarifications, en publiant un démenti.

Le département de Fatim-Zahra Ammor rejette formellement «toute information faisant état de scénarios infondés sur le programme Forsa, notamment celles invoquant notre saisie par le médiateur du Royaume pour des financements supplémentaires à Tanger». La ministre affirme que le programme se déroule conformément aux objectifs prédéfinis.

Dans sa communication, son département soutient que le gouvernement a non seulement tenu son engagement à l’échelle nationale, mais a même dépassé ses objectifs initiaux. Initialement fixé à 20.000 bénéficiaires, le programme a réussi à financer 21.200 porteurs de projets sur ses deux éditions.

L’accent est également mis sur le fonctionnement du processus qui se déroule en toute probité. L’attribution des financements «a respecté strictement le principe d’équité territoriale prévu initialement, et toutes les régions ont bénéficié de l’intégralité du quota régional qui leur est dévolu», lit-on encore. Le ministère insiste également sur le fait qu’aucune recommandation ne lui est parvenue de la part du médiateur, attestant que les plaignants auraient subi une injustice.

Le ministère responsable du programme atteste que les porteurs de projets ayant respecté les délais et procédures ont pu signer leurs contrats dans les délais impartis. «Mieux encore, au niveau de la formation et incubation, le programme Forsa a pris en charge tous les frais des participants, y compris les frais associés, à en croire la tutelle», précise Les Inspirations Eco.

Par ailleurs, le ministère indique que 545 candidats ont exprimé leur volonté d’être accompagnés par Forsa auprès du médiateur du Royaume, notant que SMIT, chargée de l’exécution du programme, a examiné chacun de ces dossiers individuellement.

Les porteurs de projets dont les dossiers ne sont pas éligibles à ce programme ont été réorientés, en relation avec les établissements bancaires, vers d’autres solutions de financement, notamment le programme Intilaka. Des conventions ont été signées pour faciliter cette réorientation et assurer un soutien continu.


Par Nabil Ouzzane
Le 26/09/2024 à 22h31