Fonds Mohammed VI pour l’investissement: Nadia Fettah Alaoui fait le point

La ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, lors d’une conférence de presse pour la présentation du projet de loi de finances 2022, le 26 octobre 2021, à Rabat. 

La ministre de l’Economie et des finances, Nadia Fettah Alaoui, lors d’une conférence de presse pour la présentation du projet de loi de finances 2022, le 26 octobre 2021, à Rabat.  . Omar Al Mourchid / MAP

En attendant la tenue du premier conseil d’administration du Fonds, un travail important de structuration a été réalisé, a indiqué la ministre de l’Economie et des Finances, qui a affiché son optimisme quant à la mobilisation de 30 milliards de dirhams auprès d’investisseurs institutionnels.

Le 27/10/2021 à 11h55

Doté de 45 milliards de dirhams, dont 15 milliards issus du Budget de l’Etat et 30 milliards à mobiliser auprès auprès d’investisseurs institutionnels, nationaux et internationaux, le Fonds Mohammed VI pour l’Investissement, considéré comme le pilier central du plan de relance économique post-Covid, attent toujours son opérationnalisation.

Lors d'une rencontre avec les médias, hier, mardi 26 octobre 2021 à Rabat, l’argentière du Royaume a souligné que le premier conseil d’administration du Fonds Mohammed VI n’a pas encore eu lieu, «mais [que] beaucoup de travail a été fait au sein du ministère, avec l’ensemble de ses partenaires», dans l’optique de lancer ce Fonds dans les meilleurs conditions.

Selon la ministre, ce travail a porté sur «les sujets de structuration de ce Fonds, de financements, de la façon de gérer les fonds thématiques, avec les nombreux partenaires qui y seront associés».

Il y a eu également un travail qui a été fait sur le «dealflow», c’est-à-dire que les opérations qui ont besoin d’être financées, a ajouté la ministre. Ces opérations, a-t-elle précisé, concernent plusieurs catégories d’investissements, dont les projets de développement et d’infrastructures. «Nous espérons que ce genre de projets seront les plus nombreux», a-t-elle déclaré.

Le Fonds interviendra également dans le secteur privé, a-t-elle souligné, car il y a «des sujets de restructuration». «La restructuration n’est pas un gros mot», a-t-elle dit à ce propos, ajoutant qu’elle est rendue nécessaire par la crise. «L’Etat doit être là car nous avons des champions nationaux qui ont pu avoir des moments de fragilité. C’est le moment aussi de revoir certains business model, pour sortir un peu plus fort de la crise», a-t-elle expliqué. «Nous aurons l’occasion, rapidement j’espère, de partager avec la communauté des affaires et la presse, l’opérationnalisation de ce Fonds».

Concernant la mobilisation des 30 milliards de dirhams auprès d’investisseurs nationaux et internationaux, la ministre a fait savoir que des discussions sont bien engagées avec des partenaires internationaux qui sont «intéressés par notre démarche». Et de conclure: «il y a de l’appétit pour ce Fonds. Nous sommes optimistes sur les 30 milliards de dirhams».

La création du Fonds Mohammed VI pour l’investissement avait été préconisée par le souverain lors du discours du Trône du 30 juillet 2020. L'objectif principal du fonds, qui se présente comme une holding de participations, dont le conseil d’administration est présidé par le ministre de l’Economie et des Finances, est de contribuer au financement de grands projets d'investissement et de les accompagner, aux niveaux national et territorial, dans le cadre de partenariats avec le secteur privé. Le fonds vise également à contribuer, par le biais de fonds sectoriels ou thématiques, au capital des petites et moyennes entreprises.

Le fonds entend par ailleurs participer directement au capital des grandes entreprises publiques et privées actives dans les secteurs que le fonds juge prioritaires, comme le tourisme, l’industrie, les nouvelles technologies, ou encore les infrastructures. Les critères de sélection des projets reposeront principalement sur l’impact sur l’emploi, tout en accordant une attention particulière au renforcement de la préférence nationale.

Par Amine El Kadiri
Le 27/10/2021 à 11h55