Fonctionnaires: une armée 570.917 personnes au coût élevé

DiaporamaEn 2025, les dépenses liées aux personnels de l’État devraient atteindre un niveau sans précédent: 180,27 mil­liards de dirhams, représentant 10,96 % du PIB et près de 53% de l’investis­sement prévu. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien L’Economiste.

Le 22/10/2024 à 21h04

Depuis une décennie, les fonc­tionnaires voient leur salaire moyen net progresser, atteignant aujourd’hui 9.500 dirhams, soit une augmentation de 30,14 % entre 2014 et 2024. Ce chiffre, relevé par le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 23 octobre, est loin d’être anodin. Cette amélioration «pèse lourdement sur les finances pu­bliques, soulevant des questions quant à sa soutenabilité à long terme», lit-on.

En 2025, les dépenses liées aux personnels de l’État devraient atteindre un niveau sans précédent: 180,27 mil­liards de dirhams, représentant 10,96 % du PIB et près de 53% de l’investis­sement prévu. Parmi ces dépenses, 24,09 milliards de dirhams sont dédiés aux cotisations sociales et à la retraite, des postes de coût qui continuent de croître à mesure que les effectifs augmentent: 28.906 nouveaux postes sont prévus l’année prochaine.

«Aujourd’hui, l’effectif des fonc­tionnaires atteint 570.917 personnes, soit en moyenne 15 fonctionnaires ci­vils pour 1.000 personnes. Il faut dire aussi qu’au cours des dix dernières an­nées, le gouvernement a créé 264.812 postes budgétaires», souligne L’Economiste.

A cela s’ajoutent 159.000 postes au niveau des Acadé­mies régionales de l’Education et de la Formation. La priorité a été accordée aux départements sociaux et de sécu­rité: 63% des postes ont été affectés aux départements de l’Intérieur, de l’éducation nationale et de l’Enseigne­ment supérieur ainsi qu’au niveau de la Santé.

Dans la fonction publique, le sa­laire minimum a connu une revalo­risation importante: de 3.000 dirhams en 2014 à 3.258 dirhams en 2020. En 2023, il a atteint 3.500 dirhams avant de passer à 4.000 dirhams en 2024 et devrait s’éta­blir à 4.500 dirhams l’année prochaine, précise le quotidien. Un niveau qui dépasse de très loin le niveau du smig dans le secteur privé.

En tout cas, seule une infime portion des fonctionnaires perçoit une rémuné­ration mensuelle nette comprise entre 4.000 et 4.500 dirhams. La majorité, soit près de 70%, bénéficie de rémunéra­tions comprises entre 6.000 et 14.000 dirhams, tandis qu’un groupe restreint (3,57%) dépasse les 20.000 dirhams men­suels.

Par Nabil Ouzzane
Le 22/10/2024 à 21h04