Depuis une décennie, les fonctionnaires voient leur salaire moyen net progresser, atteignant aujourd’hui 9.500 dirhams, soit une augmentation de 30,14 % entre 2014 et 2024. Ce chiffre, relevé par le quotidien L’Economiste dans son édition du mercredi 23 octobre, est loin d’être anodin. Cette amélioration «pèse lourdement sur les finances publiques, soulevant des questions quant à sa soutenabilité à long terme», lit-on.
En 2025, les dépenses liées aux personnels de l’État devraient atteindre un niveau sans précédent: 180,27 milliards de dirhams, représentant 10,96 % du PIB et près de 53% de l’investissement prévu. Parmi ces dépenses, 24,09 milliards de dirhams sont dédiés aux cotisations sociales et à la retraite, des postes de coût qui continuent de croître à mesure que les effectifs augmentent: 28.906 nouveaux postes sont prévus l’année prochaine.
«Aujourd’hui, l’effectif des fonctionnaires atteint 570.917 personnes, soit en moyenne 15 fonctionnaires civils pour 1.000 personnes. Il faut dire aussi qu’au cours des dix dernières années, le gouvernement a créé 264.812 postes budgétaires», souligne L’Economiste.
A cela s’ajoutent 159.000 postes au niveau des Académies régionales de l’Education et de la Formation. La priorité a été accordée aux départements sociaux et de sécurité: 63% des postes ont été affectés aux départements de l’Intérieur, de l’éducation nationale et de l’Enseignement supérieur ainsi qu’au niveau de la Santé.
Dans la fonction publique, le salaire minimum a connu une revalorisation importante: de 3.000 dirhams en 2014 à 3.258 dirhams en 2020. En 2023, il a atteint 3.500 dirhams avant de passer à 4.000 dirhams en 2024 et devrait s’établir à 4.500 dirhams l’année prochaine, précise le quotidien. Un niveau qui dépasse de très loin le niveau du smig dans le secteur privé.
En tout cas, seule une infime portion des fonctionnaires perçoit une rémunération mensuelle nette comprise entre 4.000 et 4.500 dirhams. La majorité, soit près de 70%, bénéficie de rémunérations comprises entre 6.000 et 14.000 dirhams, tandis qu’un groupe restreint (3,57%) dépasse les 20.000 dirhams mensuels.